Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques dresse un bilan positif lors de sa 2ème réunion

Stabilité : Le système financier marocain continue de démontrer une forte résilience face aux défis économiques mondiaux. Lors de sa 20ème réunion, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a mis en avant la solidité du système, avec des performances en hausse et une gestion proactive des risques. Le secteur bancaire, en particulier, a montré sa robustesse face aux scénarios économiques difficiles, tandis que le secteur des assurances et les marchés financiers ont également enregistré une croissance soutenue.

Le système financier national poursuit sa résilience. La 20ème réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), tenue mardi 24 décembre au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat, confirme cette tendance. Cette séance de travail était une occasion pour analyser la cartographie des risques systémiques ainsi que pour examiner la situation du système financier et les tendances macroéconomiques observées et attendues. Le Comité a par ailleurs dressé le bilan de la feuille de route de stabilité financière couvrant la période 2022-2024. L’occasion étant également de faire le point sur la mise en œuvre des actions visant à renforcer la conformité et l’efficacité du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Tout en saluant les progrès accomplis depuis la sortie du Maroc de la liste grise du GAFI, le Comité a rappelé la nécessité de poursuivre les efforts en perspective du troisième cycle des évaluations mutuelles du Gafimoan devant être entamé en 2026.

Une résilience confirmée du secteur bancaire

En ce qui concerne le secteur bancaire, le Comité assure que l’exercice de macro-stress test de solvabilité continue de montrer la résilience du secteur bancaire face aux scenarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques. Le ratio de liquidité à court terme demeure, quant à lui, supérieur au minimum réglementaire. Le bilan dressé au premier trimestre laisse apparaître une augmentation de 17,3 % du résultat net agrégé du système bancaire marocain et ce sur base sociale. Cette progression intervient à la faveur d’une amélioration des activités de marché et d’intermédiation. « Cette performance a renforcé la solidité des banques dont les ratios d’adéquation des fonds propres ont atteint, à fin juin 2024, 16 % pour celui de solvabilité et 13,3 % pour les fonds propres de catégorie 1, sur base individuelle, des niveaux bien au-dessus des minima réglementaires de 12 % et 9 % respectivement », relève-t-on dans ce sens. Sur base consolidée, ces ratios se sont établis à 13,8 % et 11,9 % respectivement. Pour ce qui est des infrastructures des marchés financiers, le Comité assure que les résultats du suivi et des évaluations effectuées confirment de nouveau leur forte résilience. Cette tendance se confirme aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel. Les évaluations laissent, par ailleurs, conclure qu’elles présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière.

Solidité et croissance continue du secteur des assurances en 2024

S’agissant des assurances, le Comité confirme la solidité et la résilience du secteur. Le bilan arrêté à fin octobre fait état d’une hausse de 4,5 % des primes émises totalisant une valeur de 49,6 milliards de dirhams. « Cette augmentation a concerné aussi bien la branche non-vie (+4,6 %) que la branche vie (+4,4 %) qui a repris sa dynamique de croissance après la forte décélération enregistrée en 2023 », relève-t-on du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Et de préciser que « sur le plan financier, le portefeuille des placements du secteur s’est apprécié de 4 %, à 243,4 milliards de dirhams ». Le Comité relève également une hausse de 62,3 des plus-values latentes comparé à fin 2023 atteignant ainsi une valeur de 35,2 milliards de dirhams, et ce à la faveur de la reprise du marché boursier et de la baisse des taux. Le résultat net du secteur s’est pour sa part apprécié de 8 % en glissement annuel. Il est à préciser que le secteur continue de dégager une marge moyenne largement au-dessus du minimum réglementaire sous le référentiel prudentiel actuel.

Bilan favorable des marchés financiers
L’activité boursière s’inscrit également dans le vert. En témoigne le bon comportement des principaux indicateurs boursiers. Au 17 décembre, l’indice MASI a affiché un gain de 22 % par rapport au début de l’année. Le niveau de volatilité moyen reste modéré à 9,87 % contre 6,87 % au premier semestre 2024. « Le PER global du marché s’est situé à 17,7x au 17 décembre 2024, niveau inférieur à la moyenne des 5 dernières années (20x), en lien avec l’augmentation de la masse bénéficiaire des sociétés cotées», explique le Comité dans ce sens. Et de préciser que «le ratio de liquidité du marché boursier ressort en amélioration à fin novembre 2024 à 11,48 % contre 9,50% une année auparavant». Sur le marché obligataire, les émissions de bons du Trésor (BDT) sont revenues à 169,2 milliards de dirhams à fin novembre 2024, contre 239,8 milliards de dirhams une année auparavant. Le Comité observe également la poursuite de la tendance baissière des taux des BDT, notamment sur le marché secondaire. En parallèle, l’encours de la dette privée a enregistré une hausse de 8,3 % à fin novembre 2024 se situant ainsi à 272,2 milliards de dirhams. Cette dette est mobilisée à hauteur de 59,7 % pour le financement des établissements de crédit. «Malgré une légère augmentation au premier semestre 2024, l’endettement net des émetteurs non-financiers par appel public à l’épargne reste à un niveau globalement maîtrisé, soit 55 % des fonds propres pour les émetteurs cotés et 85% pour les émetteurs non cotés », apprend-on dans ce sens. Quant aux OCVM, l’actif net ressort au 13 décembre à 672,5 milliards de dirhams marquant ainsi une hausse de 20,13 % depuis le début de l’année. Les souscriptions nettes des investisseurs à cette date s’élèvent à 68,1 milliards de dirhams dont 33,97 milliards concernent la catégorie «OMLT». Concernant les autres catégories d’OPC, les données à fin septembre 2024 montrent une hausse de 28,4 %, l’actif net global des OPCI s’établissant ainsi à 96,9 milliards de dirhams. De même, l’encours des fonds de titrisation se maintient autour de 17 milliards de dirhams. Pour sa part, l’actif net global des OPCC se situe à 2,8 milliards de dirhams, en augmentation de 3,9 %. Concernant la qualité des investisseurs sur le marché des capitaux, le Comité indique qu’un regain d’intérêt des personnes physiques résidentes a été constaté aussi bien en termes d’ouverture de comptes titres, de nombre de porteurs de parts d’OPCVM que de volume des transactions réalisées en Bourse.