Avec une hausse de 5,4% au quatrième trimestre, la demande intérieure resterait le principal moteur de l’activité.
Activités économiques : Selon le HCP, le principal aléa négatif qui affecterait sensiblement les perspectives d’évolution de l’économie nationale, notamment au premier trimestre 2025, est lié à l’évolution des conditions climatiques hivernales.
L’économie nationale devrait afficher une reprise début 2025 et ce après une modération observée à la fin 2024.
Une anticipation faite par le Haut-Comissariat au Plan (HCP) dans son premier point de conjoncture de l’année. Ces prévisions restent toutefois entourées d’incertitudes. «Les perspectives de croissance pour l’économie nationale sur le court terme restent entourées par des marges aléatoires à la hausse. La situation conjoncturelle internationale reste empreinte d’incertitudes, notamment en raison des risques liés au maintien des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe, qui pourraient conduire à la recrudescence des tensions inflationnistes et nécessiter des mesures publiques plus vastes pour le soutien du pouvoir d’achat. D’un autre côté, la demande dans la zone euro pourrait être plus dynamique que prévu, notamment si les finances des ménages se réorganisent après la dissipation des effets de la vague de l’inflation stimulant la demande des consommateurs, ce qui pourrait impulser de manière plus forte les exportations et l’industrie nationales », commente le HCP dans ce sens. Et de poursuivre : « Le principal aléa négatif qui affecterait sensiblement les perspectives d’évolution de l’économie nationale, notamment au premier trimestre 2025, est lié à l’évolution des conditions climatiques hivernales. Le cumul pluviométrique depuis le début de la campagne agricole jusqu’à fin décembre 2024 est en baisse de 60,6% par rapport à une saison normale. La poursuite des conditions sèches au premier trimestre 2025 devrait engendrer une perte d’au moins 0,8 point de croissance par rapport au scénario envisagé pour le premier trimestre 2025 selon nos premières estimations ».
Une croissance de 3,5% au premier trimestre 2025
Si les conditions climatiques s’orientent vers un régime plus pluvieux pendant la saison hivernale, avec des niveaux pluviométriques proches des normales saisonnières, la croissance du PIB devrait afficher une accélération atteignant +3,5% au premier trimestre 2025 contre 3% observée au quatrième trimestre 2024. Hors agriculture, le HCP estime que la croissance de l’activité continuerait de dépasser les rythmes tendanciels post-Covid, mais se réajusterait progressivement, pour atteindre 3,7% et 3,5% respectivement au quatrième trimestre 2024 et au premier trimestre 2025.
Avec une hausse de 5,4% au quatrième trimestre, la demande intérieure resterait le principal moteur de l’activité. «Les dépenses de consommation maintiendraient leur dynamique, mais la croissance de l’investissement brut se modèrerait, après la relance enregistrée au troisième trimestre », commente le HCP à cet égard. Et de poursuivre : «L’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, induite par les gains liés aux mesures socio-fiscales appliquées aux employés des secteurs public et privé et à la décélération de l’inflation soutiendrait une augmentation des dépenses de consommation de 3,2% au quatrième trimestre 2024 et de 3,4% au premier trimestre 2025, en variations annuelles». Pour ce qui est de la consommation des administrations publiques, elle serait impulsée par la hausse combinée des dépenses de biens et services et de fonctionnement.
Les investissements publics en consolidation
Se référant au HCP, les perspectives de modération de la demande étrangère, associées à la hausse anticipée des coûts salariaux, inciteraient les entreprises privées à limiter progressivement leurs projets d’équipement. En parallèle, les investissements des entreprises publiques dans les infrastructures liées à l’organisation des événements sportifs d’envergure et aux projets de dessalement de l’eau de mer conserveraient leur dynamique, favorisant une hausse de l’investissement brut de 9,8% au quatrième trimestre 2024 et de 8,8% au premier trimestre 2025, en variations annuelles. Pour ce qui est des échanges extérieurs, leur contribution resterait, selon le HCP, négative au cours de cette période mais pèserait moins lourdement sur l’activité au début de 2025. En perspectives, les exportations connaîtraient une légère accélération, affichant un accroissement de 7,1% au premier trimestre 2025, après +6,2% au trimestre précédent. Les importations afficheraient une croissance moins soutenue qu’à la mi-2024, sur fond de la modération de la demande intérieure.
Les tensions inflationnistes contenues
Pour ce qui est des tensions inflationnistes, le HCP estime qu’elles resteraient contenues, avec une augmentation des prix à la consommation de 0,7% au quatrième trimestre 2024, après +1,3% au trimestre précédent. « Cette évolution, attribuable, en partie, à un effet de base élevée, aurait résulté d’une hausse de 0,7% au lieu de +1,4% des prix des produits non-alimentaires et de 0,7% au lieu de +1% des prix des produits alimentaires», peut-on relever dans ce sens. Et de préciser que « les prix des produits frais auraient poursuivi leur décrue entamée au début de l’année passée (-0,7 en point de contribution à l’augmentation des prix au quatrième trimestre), sous l’effet de la baisse des prix des légumes frais, après les fortes hausses enregistrées au cours de la même période de 2023 ». La diminution des cours internationaux des matières premières énergétiques aurait, pour sa part, induit une contribution négative de la composante énergétique à l’inflation globale (-0,1 point, contre +0,3 point au troisième trimestre). En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, elle aurait évolué à un rythme légèrement supérieur à celui réalisé un trimestre auparavant, soit +2,5% au lieu de +2,3%, se situant pour le quatrième trimestre consécutif au-dessus de l’inflation globale. Commentant cette évolution, le HCP indique qu’elle aurait été attribuable à la hausse des prix des produits alimentaires non frais, mais également à l’augmentation de 1,4% et 0,6% de ceux des services et des produits manufacturés.