Les détails d’une réunion qui a rassemblé les 12 directeurs des Centres régionaux d’investissement en présence de l’AMDIE

Investissement 
Le gouvernement sonne la mobilisation des CRI (Centres régionaux d’investissement) à travers le pays. Une première rencontre a déjà eu lieu sous la supervision du ministère chargé de l’investissement, de la convergence et de l’evaluation des politiques publiques. Eclairages.

L’Exécutif met le paquet en ce début de 2025.
L’accent est surtout mis sur l’investissement.
Dans ce sens, le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, vient de tenir une réunion avec les directeurs des 12 Centres régionaux d’investissement (CRI), en présence du directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations – AMDIE. Selon les responsables du ministère, «cette rencontre s’inscrit dans la dynamique positive que connaît l’investissement au Maroc, suite à l’adoption de la nouvelle Charte de l’investissement, grâce aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». Il faut préciser que cette réunion est la première de son genre depuis l’entrée en vigueur de la loi 22.24 modifiant et complétant la loi 47.18 portant réforme des Centres régionaux d’investissement et création des commissions régionales unifiées d’investissement.

«La révision du cadre juridique des CRI constitue une pierre angulaire de la nouvelle vision que le gouvernement est en train de mettre en œuvre pour renforcer le rôle de ces centres en tant qu’acteurs clés dans la promotion de l’investissement, la valorisation des atouts territoriaux et l’amélioration du parcours des investisseurs», poursuit la même source.
Cette rencontre a également été l’occasion pour le ministre de souligner l’importance de travailler en synergie et en bonne intelligence, en tant qu’équipe unie, afin d’obtenir des résultats tangibles en matière d’attraction des investissements et de consolidation du positionnement du Maroc dans les secteurs d’avenir.

Il faut préciser que la nouvelle loi n°22.24 modifiant et complétant la loi n°47.18 portant réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) et création des commissions régionales unifiées d’investissement adopté, récemment introduit des nouveautés majeures, notamment l’élargissement des responsabilités des CRI en matière de prise de décision, le renforcement de leur rôle dans le suivi des décisions prises par la commission régionale unifiée d’investissement, ainsi que dans la mise en œuvre des projets d’investissement. Les nouveautés concernent aussi l’amélioration de la coordination entre les CRI, l’encadrement des dérogations en matière d’urbanisme et le renforcement de la procédure de traitement des recours.

Pour la tutelle, «le gouvernement s’emploie à la mise en œuvre d’une vision globale et intégrée pour faire des CRI un moteur d’investissement au niveau local, en les plaçant sous tutelle du Chef du gouvernement, qui a délégué certaines de ses prérogatives au ministère de de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, afin de renforcer l’interaction et la coopération entre le niveau central et les zones territoriales, tout en améliorant l’efficacité et l’efficience du parcours de l’investisseur».

La même source avait souligné que «le gouvernement s’est engagé dans l’amélioration du cadre légal en préparant un projet de loi portant réforme des CRI et création des commissions régionales unifiées d’investissement, sachant que ce nouveau texte constitue un élément essentiel de la nouvelle phase que connaîtront ces centres pour répondre aux défis actuels».

Workshop
Par ailleurs, le ministre Karim Zidane a présidé un workshop avec les membres du Comité technique de préparation et de suivi (CTPS), pour présenter la nouvelle procédure de déboursement dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte de l’investissement. Ce workshop marque une étape importante dans l’effort continu pour concrétiser les projets d’investissement soutenus par la Charte, un levier stratégique pour le développement économique du Royaume, conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. À ce jour, 171 projets ont été approuvés par la commission nationale des investissements présidée par le Chef du gouvernement, représentant un investissement total de 309 milliards de dirhams et générant plus de 123.000 emplois directs.

Le ministre a insisté sur l’importance d’un déboursement fluide et efficace, essentiel à la réalisation de ces projets et à leur impact sur les territoires. Il a salué l’engagement des membres du CTPS, ainsi que l’implication de l’OEC (Ordre des experts-comptables) du Maroc, tout en les appelant à s’investir pleinement pour garantir la réussite et l’impact des projets sur nos territoires.

A noter qu’il y a quelques jours, le ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques a affirmé que la commission nationale des investissements a approuvé un total de 171 projets, dont 53 financés par des investissements étrangers provenant de 18 pays, pour un montant global estimé à environ 94 milliards de dirhams (MMDH). En réponse à une question orale à la Chambre des conseillers, M. Zidane a assuré que ces projets, approuvés depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Charte de l’investissement, contribueront à la création de plus de 54.000 emplois.

Le ministre a également mis l’accent sur le plan d’action du gouvernement visant la promotion de l’investissement, axé sur la mobilisation des investissements privés, qu’ils soient nationaux, étrangers ou provenant des Marocains du monde, à travers la réforme de la politique de l’État en matière d’investissement et l’adoption d’une charte incitative pour tous types d’investissements, nationaux et étrangers.

Il a rappelé qu’une feuille de route stratégique a été mise en place afin d’améliorer le climat des affaires, en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés, pour définir les chantiers à entreprendre au cours de la période 2023-2026, via 46 initiatives à même de faciliter l’acte d’investir et surmonter les obstacles rencontrés par les investisseurs. Dans ce sens, le ministre a souligné que 83% de ces initiatives ont été lancées fin 2024, en plus de l’organisation de tournées internationales pour faire connaître l’offre marocaine en matière d’investissement et échanger avec des entreprises de premier plan, en vue d’attirer des projets stratégiques capables de créer des écosystèmes économiques prometteurs, à l’instar du secteur de la «mobilité électrique».

Flux d’investissements

Bilan Le flux net des investissements directs étrangers (IDE) s’est établi à plus de 23,81 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2024, en hausse de 182,9% par rapport à la même période un an auparavant, selon l’Office des changes. Les recettes de ces investissements ont enregistré une augmentation de 30,1%, à plus de 39,63 MMDH, et les dépenses ont reculé de 28,2%, à 15,82 MMDH, précise l’Office dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs. Il faut dire que l’investissement au Maroc est en croissance continue. Cet investissement est toutefois porté majoritairement par le secteur public, représentant 2/3 de l’investissement total. L’objectif fixé par l’Etat est d’atteindre une part de 65% d’investissement privé à l’horizon 2035, conformément aux recommandations formulées par le Nouveau modèle de développement. L’investissement privé (hors épargne des ménages), qui s’élève en moyenne à 90 milliards de dirhams par an (1/3 de l’investissement total), est porté aujourd’hui à environ 40% par les investissements directs étrangers (IDE), concentrés notamment sur le secteur des industries manufacturières et à environ 60% par des investissements à capitaux marocains, avec 4 activités concentrant 60% des investissements (Immobilier, Commerce, Industries extractives et BTP). Ainsi, conformément aux Hautes orientations Royales, le ministère de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques a fixé comme premiers objectifs de générer 550 milliards de dirhams d’investissement privé et créer 500.000 emplois pérennes à l’horizon 2026; et de porter la part de l’investissement privé à 50% de l’investissement total à l’horizon 2026.