La Banque mondiale table sur un accroissement de 2,7% de l’économie mondiale en 2025 et 2026 au moment où celle des pays en développement devrait s’établir à 4% pendant ladite période.
Perspectives économiques : Les projections de la Banque mondiale pour le Maroc ont été établies sous réserve d’une amélioration des conditions météorologiques augmentant la production agricole en 2025.
La Banque mondiale revoit légèrement à la hausse ses prévisions pour le Maroc. Dans son dernier rapport, l’institution de Bretton Woods anticipe une accélération de l’économie marocaine en 2025. La croissance devrait ainsi atteindre une accélération au titre de l’année actuelle avant d’afficher une modération en 2026. «Au Maroc, la croissance devrait se renforcer pour atteindre 3,9% en 2025, avant de se modérer à 3,4% en 2026, sous réserve d’une amélioration des conditions météorologiques augmentant la production agricole en 2025 », peut-on relever de la Banque mondiale. Et de rappeler que «la pénurie d’eau est une préoccupation majeure, en particulier au Maroc et en Tunisie, et la poursuite des conditions de sécheresse pourrait entraîner une réduction supplémentaire de l’approvisionnement en eau».
Selon la Banque mondiale, la région MENA est vulnérable aux événements météorologiques extrêmes induits par le changement climatique, tels que la chaleur extrême, les sécheresses et les inondations. «La concrétisation de ces événements négatifs pourrait causer des dommages à grande échelle à l’infrastructure et réduire la croissance et la productivité dans le secteur agricole», peut-on retenir. Dans l’ensemble, la Banque mondiale table sur un accroissement de 2,7 % de l’économie mondiale en 2025 et 2026 au moment où celle des pays en développement devrait s’établir à 4 % pendant ladite période. Ces performances demeurent toutefois faibles par rapport au niveau observé avant la pandémie. Dans son rapport, la Banque mondiale juge que ces taux sont «insuffisants» pour favoriser les progrès nécessaires à la réduction de la pauvreté et à la réalisation d’objectifs de développement plus larges. Le rapport de l’institution financière internationale note, par ailleurs, que les économies en développement, «qui contribuent à hauteur de 60% à la croissance mondiale, devraient terminer le premier quart du 21ème siècle avec les perspectives de croissance à long terme les plus faibles depuis 2000». L’institution de Bretton Woods, qui a fait état d’une croissance durant la première décennie du siècle actuel « plus forte que dans les années 70», a relevé un repli aux dix années suivantes de la croissance dans les économies en développement, plombées par les effets de la crise financière de 2008.
« Les 25 prochaines années seront plus difficiles pour les économies en développement que les 25 dernières », peut-on retenir de Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président pour l’économie du développement à la Banque mondiale.
Soulignant l’importance grandissante des économies en développement pour l’économie mondiale, la Banque mondiale précise qu’elles représentent environ 45% du PIB mondial, contre 25% en 2000. L’interdépendance de ces économies s’est également accrue, selon l’institution financière, qui fait savoir que plus de 40% de leurs exportations de biens sont destinées à d’autres économies en développement, soit le double de la part enregistrée en 2000. La Banque mondiale prévient que les économies en développement pourraient être confrontées à de sérieux obstacles au cours des deux prochaines années, en particulier le recul de la confiance des investisseurs, la montée des tensions commerciales et l’inflation persistante. Cependant, avec la mise en œuvre des bonnes politiques, ces économies peuvent «transformer certains défis en opportunités importantes», à travers une réponse adéquate aux besoins en infrastructures, l’accélération de la transition climatique et l’amélioration du capital humain, peut-on conclure de la Banque mondiale.