Le Maroc ambitionne de multiplier annuellement par cinq les investissements dans les infrastructures électriques.
Energies renouvelables : Afin d’optimiser l’exploitation de cette capacité d’accueil, une souplesse a été introduite cette année permettant, selon l’ANRE, la possibilité d’un transfert bidirectionnel des capacités d’accueil non utilisées entre les réseaux de transport et de distribution.
La capacité d’accueil du système électrique devrait augmenter de 29% sur la période 2025-2029. Selon les prévisions de l’Agence nationale de la réglementation électrique (ANRE), elle devrait atteindre les 9.338 MW contre 7.236 MW affiché lors de l’exercice précédent. C’est ce que l’on peut relever de la récente publication de l’Agence rendue publique récemment. Ce document, réalisé pour la deuxième année consécutive et dans les délais impartis, illustre les efforts du Maroc en termes de renforcement de la transparence en matière d’opportunités pour les investisseurs privés, nationaux et internationaux dans le domaine des énergies renouvelables. D’autant plus que le Royaume ambitionne de multiplier annuellement par cinq les investissements dans les infrastructures électriques. Chose qui renforcerait davantage la capacité du système électrique national. Cette publication donne, ainsi, de la visibilité nécessaire aux opérateurs tout en garantissant la sécurité du réseau électrique national. Elle représente la quantité en puissance installée de sources d’énergies renouvelables que le système électrique peut intégrer sans entraver son fonctionnement.
La progression de la capacité d’accueil expliquée par l’ANRE
En commentant la progression de 29% de la capacité d’accueil du système électrique, l’Agence relève l’augmentation des prévisions de la demande électrique, notamment en raison de l’implantation de projets industriels stratégiques, tels que les Gigafactories, le dessalement de l’eau de mer, les projets d’hydrogène vert et l’électrification de certains procédés industriels, en plus des grands chantiers que le Maroc connaît en préparation des événements internationaux que notre pays s’apprête à organiser.
Le deuxième élément cité est celui des investissements en flexibilité annoncés dans le plan d’équipement de l’ONEE, incluant des infrastructures essentielles telles que les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les systèmes de stockage par batteries (BESS) et les turbines à gaz à cycle ouvert (OCGT), qui renforcent la capacité du réseau à intégrer davantage d’énergies renouvelables.
L’Agence assure par ailleurs que les capacités publiées ne concernent pas les projets hors réseau (Off-Grid). «Afin d’optimiser l’exploitation de cette capacité d’accueil, une souplesse a été introduite cette année, permettant la possibilité d’un transfert bidirectionnel des capacités d’accueil non utilisées entre les réseaux de transport et de distribution», peut-on relever de l’Agence nationale de la réglementation électrique. Il est à souligner que cette publication s’inscrit dans le cadre du nouveau dispositif législatif mis en place par le ministère de la transition énergétique et du développement durable, en application des dispositions de la loi n° 13-09 relative aux énergies renouvelables, telle que modifiée et complétée, ainsi que la loi n° 82-21 relative à l’autoproduction d’électricité, publiées en 2023. Elle s’inscrit par ailleurs en droite ligne avec les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant un régulateur fort et indépendant pour une énergie propre, sûre et abordable.
Un processus rigoureux et collaboratif engagé
Pour rappel, la détermination de la capacité d’accueil en énergies renouvelables du système électrique repose sur une approche méthodologique articulée autour d’un processus rigoureux et collaboratif.
On note ainsi la mobilisation des efforts conjoints du gestionnaire du réseau de transport (ONEE), des gestionnaires des réseaux de distribution (GRDs) et de l’ANRE. Un travail qui, selon l’ANRE,w repose sur la recherche d’une optimisation globale des investissements en moyens de production, en vue d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité à moyen et long termes, tout en ayant pour autres objectifs des coûts compétitifs et une meilleure qualité de service. Selon l’Agence, la première étape a consisté à déterminer la capacité d’accueil du système dans son ensemble, en collaboration étroite entre l’ONEE et l’ANRE. «Ceci a été réalisé grâce à l’examen des hypothèses d’entrée et à l’utilisation de logiciels spécialisés qui ont permis que les scénarios soient affinés pour mieux refléter les réalités techniques et économiques du système électrique national», peut-on relever. Et de préciser qu’«il a fallu répartir la capacité d’accueil globale entre les niveaux de tension, entre la THT-HT et la MT». Une fois que la valeur de la capacité d’accueil d’un niveau de tension est déterminée, celle de l’autre niveau en découle par soustraction de la capacité d’accueil globale.