Une alliance productive inclut trois acteurs principaux, à savoir un groupe de petits/moyens producteurs, un ou plusieurs acheteurs et le secteur public.
Systèmes alimentaires : 20 alliances productives seront mises en place au profit des groupements de producteurs en partenariat avec des acheteurs potentiels. Ce projet rentre dans le cadre du programme d’appui à la transformation des systèmes alimentaires (2025-2030) financé par la Banque mondiale.
L’Agence pour le développement agricole (ADA) planche sur la réalisation d’un projet d’alliances productives. Cette initiative rentre dans le cadre du programme d’appui à la transformation des systèmes alimentaires (2025-2030) financé par la Banque mondiale. Ce projet devrait concerner 20 alliances productives au profit des groupements de producteurs (coopératives et GIE) en partenariat avec des acheteurs potentiels qui seront identifiés lors de la première et la deuxième phase de cette assistance technique au niveau des régions ciblées par le projet, selon l’ADA qui vient de lancer une assistance technique dans ce sens. «Le concept de l’agrégation agricole régi par la loi 04-12 sur l’agrégation agricole a été introduit dans le cadre du Plan Maroc Vert pour promouvoir l’intégration de l’amont et de l’aval des filières.
C’est un modèle novateur d’organisation des agriculteurs autour d’acteurs privés ou de groupements de producteurs (toute personne physique ou morale de droit public ou privé y compris les coopératives, ou les groupements d’intérêt économique) pour la mise en œuvre d’un projet d’agrégation agricole. Ce modèle d’organisation se base sur un contrat établi entre les agrégateurs détenant des unités de valorisation agro-industrielles et des producteurs à titre individuel ou organisés dans le cadre de coopératives ou de groupements d’intérêt économique (dénommés agrégés)», précise l’ADA. Et d’ajouter : «Dans le cadre de la stratégie «Génération Green 2020-2030» qui prévoit au niveau de son premier fondement relatif à la priorisation de l’élément humain le lancement d’une nouvelle génération d’organisations agricoles à travers l’enrichissement des modèles d’organisation des agriculteurs couvrant à la fois les volets économiques et sociaux et parallèlement au développement de l’agrégation agricole, il est proposé d’introduire d’autres modèles pouvant contribuer à l’atteinte des objectifs fixés pour la nouvelle génération d’organisations agricoles, notamment en matière de regroupement des petits agriculteurs pour un meilleur accès au marché».
La même source rappelle que l’approche alliance productive a été introduite en Amérique latine au début des années 2000, en Colombie d’abord, par la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement puis le FIDA. Dans le cadre du programme de renforcement des chaînes de valeur agroalimentaires financé par la Banque mondiale, l’ADA indique qu’elle a testé le modèle d’alliances productives à travers la mise en place d’un projet pilote. Celui-ci a consisté en l’accompagnement des groupements de producteurs relevant de 6 régions du Royaume pour la préparation et la mise en œuvre de plans d’affaires afin de répondre aux exigences des acheteurs et ce, dans le cadre d’accords commerciaux clairs et bien définis, relève la même source précisant que ledit projet a concerné 10 alliances productives entrepris par 16 coopératives sélectionnées au niveau des régions ciblées par (Rabat Salé-Kénitra, Beni Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi, Fès-Meknès, Casablanca-Settat et l’Oriental). Ce projet a regroupé 782 producteurs, dont 296 femmes (40%) et ce, en partenariat avec 4 acheteurs. Il a aussi concerné différentes filières, à savoir le maraîchage (bio et conventionnel), l’arboriculture (pommier et noyer), les légumineuses, le cumin, l’argan, le miel et le lait.
A noter qu’une alliance productive inclut trois acteurs principaux, à savoir un groupe de petits/moyens producteurs, un ou plusieurs acheteurs et le secteur public. Selon l’ADA, «les groupements de producteurs concluent un accord avec l’acheteur. Ils élaborent un plan d’affaires dont le secteur public est le partenaire pour la mise en œuvre.
Ces activités sont financées par des subventions publiques fournies par le programme, par une contribution des bénéficiaires et, dans certains cas, par le ou les acheteurs, et le secteur bancaire».
Amélioration
Comme le précise l’ADA, l’approche «alliance productive» promeut le partenariat entre une organisation de producteurs et un ou des acheteurs, avec l’appui de l’Etat. «L’objectif pour les petits producteurs est d’accéder à des marchés plus rémunérateurs/ à haute valeur ajoutée, plus fiables et capables d’absorber de plus grandes quantités de produits que les marchés traditionnels (souks, marchands ambulants, vente sur pied), et de contourner la perte de valeur liée aux multiples intermédiaires dans certaines filières», souligne l’Agence. Et de poursuivre : «les producteurs peuvent dans ce sens investir dans l’amélioration de leur production en quantité et qualité, puisqu’ils ont la garantie d’un marché bien identifié et sûr, s’ils mettent leur production à niveau pour répondre aux exigences de l’acheteur. L’objectif du partenariat pour les producteurs est d’accroître la valeur ajoutée retenue à leur niveau, donc d’augmenter leurs revenus, en ne vendant plus leur production sur pied ou en vrac, mais des produits conditionnés».