Pour une meilleure résilience des entreprises
Le pilotage de la performance occupe désormais la première place parmi les priorités des directions financières marocaines pour l’année 2025, selon l’étude « CFO Survey 2025 » dont les principaux enseignements ont été présentés lors d’une rencontre tenue mercredi 11 à Casablanca.
Troisième édition de « CFO Survey 2025»
Dans un contexte marqué par les fluctuations économiques, les incertitudes géopolitiques régionales et les pressions sociales internes, elles estiment nécessaire d’optimiser leurs modèles de pilotage de la performance.

Pour atteindre leurs objectifs de transformation et gagner en agilité, 64% des directeurs administratifs et financiers souhaitent ainsi réorganiser leurs structures, indique l’étude intitulée «Bâtir l'avenir avec optimisme», réalisée par le cabinet de conseil et d'audit PwC.

Pour la majorité de plus de 110 directions financières de différentes entreprises marocaines interrogées dans le cadre de cette étude, cette démarche vise à garantir une résilience accrue face aux crises et à soutenir une prise de décisions stratégiques adaptées aux spécificités locales.

« Nous sommes dans une période où les dirigeants financiers doivent impérativement faire évoluer leur modèle économique pour perdurer d’abord et prospérer ensuite durant les dix prochaines années », a commenté le PwC en insistant sur le fait qu’ils devront faire face aux risques tout en saisissant les opportunités de cette nouvelle ère.

Pour atteindre leurs objectifs, la transformation numérique s'impose comme un levier central. Elle permet d’automatiser les tâches, de renforcer l'efficacité opérationnelle et de garantir une meilleure agilité et une réactivité accrue, révèle en outre l’étude. A ce propos, 60% des directions prévoient d’investir dans la technologie.

L'IA  et d'autres concepts désormais incontournables

Soulignant l’importance croissante de l’IA pour les directeurs financiers, Kenza Sabouni, associée PwC au Maroc, explique: « L'IA, le Machine Learning et d'autres concepts, bien que connus de longue date, déferlent enfin sur les directions financières. Ces technologies sont désormais incontournables. Certes, elles comportent des risques, mais elles offrent des opportunités immenses », affirmant que les ignorer serait un véritable blasphème.

Parmi les principaux enjeux de transformation  pour les directeurs financiers en 2025 figurent la « Digitalisation des processus », l’«Appui à la prise de décision » et la « Vison fiable de la marge ».

Par ailleurs, 66% des directions interrogées envisagent d’intégrer des éléments RSE dans les revues de performance, selon l’étude notant que son intégration continue de progresser ; en particulier dans les domaines du Reporting et de la communication externe (marchés, investisseurs, etc.) du pilotage de la performance.

En ce qui concerne les perspectives de croissance économique au Maroc pour 2025, les directeurs financiers marocains  manifestent « un optimisme croissant et une confiance renforcée », avec une progression de la confiance de plus de 10% au cours des trois dernières années.

93% des directeurs financiers se disent confiants, d’après l’étude menée auprès des directions financières de différentes entreprises marocaines opérant dans 13 secteurs d’activité dont ceux de l’industrie (23%), de la banque et assurance (14%), de la distribution (11%), de l’énergie et utilités (10%) ou encore de la santé (9%).
A rappeler que la confiance à moyen terme a également progressé de manière significative, enregistrant une hausse de plus de 15 %.

Pour Mohamed Rqibate, associé audit – PwC au Maroc, la confiance des directions financières sur ce volet est certainement la résultante du climat d’affaires au Maroc, qui est porté par des projets d’investissement d’envergure comme ceux liés aux rendez-vous sportifs à venir (Coupe d’Afrique des Nations et Mondial  2030) et des réformes économiques, comme il l’a expliqué faisant la synthèse des résultats de l’étude en début de cette rencontre.

Parmi les risques qu’appréhendent les directeurs financiers pour l’année 2025  figurent l’inflation qu’ils estiment comme un risque majeur, suivie des conflits géopolitiques et leurs répercutions et de la cybercriminalité qui restent au cœur de leurs préoccupations.
Il est important de noter que 71% des directions financières contactées dans le cadre de cette étude sont des filiales de groupes internationaux.

Alain Bouithy