Lors d’un point de presse tenu ce mardi, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a apporté des éclaircissements sur le dossier des études en médecine et pharmacie. Cette intervention fait suite à une crise qui dure depuis plusieurs mois, où les étudiants boycottent les examens et les stages malgré diverses réunions avec le gouvernement.

Les étudiants en médecine et pharmacie ont manifesté leur mécontentement, notamment concernant la 6e année de médecine, bien que le gouvernement ait répondu favorablement à la majorité de leurs doléances. La réaction des étudiants n’a pas été positive après une réunion tenue le vendredi 21 juin avec leurs représentants, où le gouvernement a détaillé sa proposition de sortie de crise. Plus de 90 % des étudiants se disent prêts à boycotter les examens, dont les dates sont prévues à partir de ce 26 juin, et ont demandé un nouveau report.

En réponse, le gouvernement a confirmé, via ce point de presse, le maintien des nouvelles dates d’examen, sans possibilité de report. « L’exécutif assume sa responsabilité afin de garantir la qualité de la formation », a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Concernant les mesures immédiates liées aux examens, la session de printemps commencera le 26 juin 2024, suivie d’une session de rattrapage avant fin août 2024. Les examens de la session de rattrapage du premier semestre sont prévus en septembre 2024. Le gouvernement propose de récupérer les périodes de stages interrompues à partir de la prochaine année universitaire et de remplacer le zéro sur les relevés par la note obtenue lors de la session de rattrapage du premier semestre prévue en septembre 2024. Une révision des mesures disciplinaires est également envisagée.

6 ans de formation

Pour ce qui est de la réforme de la formation médicale, le cursus du diplôme de docteur en médecine sera réorganisé avec l’activation de la nouvelle structure de six ans de formation à partir de l’année universitaire 2024-2025. Cette réforme inclura des modules sur la digitalisation, l’intelligence artificielle, la télémédecine, la médecine familiale, la simulation, les soft skills et les langues étrangères. Les étudiants actuellement en première à cinquième année continueront avec la structure pédagogique actuelle, tandis que ceux en sixième année pourront bénéficier de stages cliniques dans des services hospitaliers agréés avant la soutenance de leur thèse. Ces stages, d’une durée minimale de trois mois et maximale d’un an, seront rémunérés de manière similaire aux étudiants de septième année. Les étudiants recevront également une attestation pour chaque période de formation. De plus, deux modules de médecine de famille seront ajoutés à la sixième année et un cadre de référence pour l’apprentissage par simulation sera adopté pour toutes les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire.

Le gouvernement propose également d’augmenter les indemnités pour les externes inscrits en troisième, quatrième, cinquième et sixième année en médecine et pharmacie. Concernant les thèses, le nombre de thèses pouvant être préparées simultanément par chaque professeur-chercheur sera augmenté, un délai maximum de trois mois pour s’inscrire et soutenir la thèse sera accordé, et le nombre de cas étudiés dans la partie analytique de la thèse ne sera plus limité. Une plateforme numérique pour la gestion des sujets de thèse sera adoptée à partir de l’année universitaire 2024-2025.

Pour le troisième cycle de spécialité médicale, des commissions nationales réviseront les conditions d’accès, les programmes de formation, les méthodes d’évaluation et les conditions d’obtention du diplôme. La réforme du troisième cycle en médecine, pharmacie et médecine dentaire sera activée en janvier 2025, avec l’adoption de fiches descriptives des spécialisations. Le statut juridique des résidents sera unifié et la durée d’engagement réduite de huit à trois ans pour la cohorte 2025 et au-delà. Les résidents bénéficieront d’un salaire mensuel équivalent à l’indice 509 et des indemnités prévues par la loi. Le nombre de postes alloués au concours de résidence augmentera à partir de janvier 2025.

Concernant l’internat, le cursus sera maintenu et le nombre de postes alloués au concours d’internat augmentera à partir de janvier 2025. Les indemnités accordées aux internes seront également augmentées.

Le gouvernement prévoit d’élargir les terrains de stages hospitaliers pour être en adéquation avec le nombre d’étudiants, en accréditant les unités hospitalières au sein des hôpitaux régionaux et provinciaux comme unités universitaires et en œuvrant à leur mise à niveau. Les facultés de médecine et de pharmacie publieront les listes des nouveaux terrains de stages hospitaliers approuvés par les commissions régionales mixtes de coordination de la formation aux métiers de la santé. L’encadrement des stages hospitaliers sera renforcé en associant des encadrants issus des établissements de santé agréés, et les étudiants bénéficieront de repas lors des permanences dans les services hospitaliers et de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Le gouvernement poursuivra également la mise à niveau des établissements de santé et adoptera une charte nationale des stages hospitaliers et un cahier des charges des stages hospitaliers. Les décrets relatifs aux commissions régionales mixtes de coordination de la formation aux métiers de la santé et aux superviseurs des stages et encadrants seront approuvés dans les plus brefs délais.

Le gouvernement prévoit d’importants crédits et postes budgétaires pour la période 2022-2030 afin de créer trois nouvelles facultés à Guelmim, Errachidia et Béni Mellal et d’accompagner l’augmentation du nombre d’étudiants par le renforcement de la capacité d’accueil, l’extension, le réaménagement et l’équipement des facultés. La situation des étudiants externes, internes et résidents sera encadrée par un nouveau décret définissant leur statut dans les établissements publics de santé.

En médecine dentaire, le soutien aux travaux pratiques sera renforcé, les stages de terrain seront intensifiés, des espaces de simulation seront créés et le nombre de fauteuils de soins sera augmenté. Le matériel et les équipements nécessaires à la formation pratique seront mis à disposition en quantité suffisante.

Des bourses de mérite social

Sur le volet social, les étudiants inscrits en médecine, pharmacie et médecine dentaire bénéficieront de bourses de mérite social. Une plateforme numérique sera mise en place au ministère de la Santé et de la protection sociale pour gérer les indemnités pour missions, qui seront versées mensuellement à partir de janvier 2025.

Pour les stages hospitaliers réservés à la filière de pharmacie, les étudiants de sixième année auront la possibilité de choisir des stages dans les pharmacies, les laboratoires de biologie ou les laboratoires pharmaceutiques, avec un encadrement adapté, à compter de l’année universitaire 2024-2025. En cinquième année, les stages seront reprogrammés pour se dérouler en quatre périodes de deux mois et demi, au lieu de deux périodes de cinq mois. En quatrième année, la durée des stages sera ajustée selon la spécificité de chaque faculté. En troisième année, un stage de quatre semaines dans les pharmacies sera ajouté pour renforcer les acquis, à partir de l’année universitaire 2024-2025. Les laboratoires seront équipés des appareils et des matières premières nécessaires à la formation pratique des étudiants en pharmacie.

Concernant le troisième cycle, les étudiants pourront passer le concours de résidanat immédiatement après l’obtention du diplôme de doctorat en pharmacie, sans avoir à exercer en qualité de docteur pharmacien d’officine pendant un an. Le nombre de places aux concours de résidanat et d’internat sera adapté à la hausse du nombre d’étudiants, et les spécialités de pharmacie clinique et de fabrication de médicaments seront développées. Des modules de compétences entrepreneuriales et d’autonomisation des étudiants seront intégrés pour les aider à accéder au marché de l’emploi. Le concours d’accès à la troisième année du diplôme de docteur en pharmacie sera programmé avant le début de l’année universitaire.

Le gouvernement a appelé toutes les parties à faire preuve de collaboration et de patriotisme pour garantir la réalisation des objectifs de développement du système de formation en santé. Il a affirmé poursuivre la mise en œuvre des réformes pour améliorer la qualité de la formation en médecine et réhabiliter les professionnels du secteur de la santé.

LNT

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