Aziz Akhannouch et son équipe sont très attendus. En effet, face à un océan de défis et d’aspirations, l’Exécutif est aujourd’hui plus que jamais appelé à mettre le turbo. Certains vous diront même que face à un coût de la vie de plus en plus élevé et devenu insupportable pour une bonne partie de la population marocaine, notre pays serait au bord d’une éventuelle explosion sociale, d’où l’urgence de remettre les pendules à l’heure.

Face aussi à une conjoncture inflationniste, le Gouvernement Akhannouch est là aussi très attendu. D’autant plus que les mesures du Gouvernement Akhannouch pour atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Marocains, ne semble pas avoir produit tous les effets escomptés. Les Marocains continuent ainsi de payer, seuls, le prix très cher d’une situation des marchés inédite à cause, entre autres, de la flambée des prix de carburant et la hausse des prix de tous les produits alimentaires de première nécessité. La sécheresse, avec plus de 5 ans successifs de stress hydrique, complique davantage la donne.

La loi sur la grève, le dossier des examens en suspens des étudiants en médecine, et l’emploi, sont également des dossiers qui attendent des réponses urgentes.

A cette question d’ordre social, le patron de l’Exécutif a indiqué qu’en parallèle à la poursuite de la consolidation des fondements de l’Etat social, le gouvernement se penchera, à l’horizon de la seconde moitié de son mandat, sur le renforcement de la dynamique d’investissement et la création d’emplois à travers la promotion d’un climat d’investissement garantissant une croissance économique durable. Il s’agit, d’après lui, de garantir un équilibre stratégique entre les dimensions sociale et économique : « De grands enjeux nous attendent à cette rentrée politique nécessitant un redoublement des efforts pour la mise en oeuvre des différentes politiques publiques adoptées par le gouvernement, ainsi qu’une accélération de la cadence du travail, tout en faisant preuve de sérieux et d’efficacité dans la mise en oeuvre des différents projets programmés », dit-il.

En cette rentrée politique, le Chef du Gouvernement est revenu sur cette question épineuse de l’eau : « Ceci implique, lors de la prochaine étape, une actualisation continue des mécanismes de la politique nationale de l’eau et l’accélération des différents projets concernés ».

Akhannouch a souligné, à ce propos, que les orientations royales en la matière offrent une approche claire, en ce sens que le gouvernement compte, en vertu de la note d’orientation du projet de loi de finances 2025 adressée aux différents départements ministériels au début du mois, poursuivre la mise en oeuvre de l’ensemble des chantiers de réforme dans tous les secteurs avec la célérité et l’efficacité nécessaires, et concrétiser le programme gouvernemental.

Par la même occasion, il est important de noter que la question de l’approbation du nouveau code de la procédure pénale continue de faire couler beaucoup d’encre, notamment l’article 3. Pour rappel, cet article stipule que « les enquêtes et l’exercice de l’action publique concernant les crimes portant atteinte aux deniers publics ne peuvent être engagés que sur demande du procureur général près la Cour de cassation en sa qualité de président du ministère public ». Le même article précise que l’exercice de cette action est effectué « sur la base d’un renvoi de la Cour des comptes, ou sur demande accompagnée d’un rapport de l’Inspection générale des finances, de l’Inspection générale de l’administration territoriale, des inspections générales des ministères ou des administrations concernées, ou sur la base d’un renvoi de l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption ou de tout autre organe expressément habilité par la loi à cet effet ». Certains acteurs de la société civile, comme Mohamed El Ghalloussi, président de l’Association Marocaine pour la Protection de l’Argent Public, considèrent que ce Code vient fermer les portes du pouvoir judiciaire à la société civile.

Il est aussi important de noter que l’opinion publique suit avec grand intérêt le déroulement de certains dossiers d’Al Fassad… C’est dire que l’heure est, aujourd’hui plus que jamais, à l’action et à la réaction.

Et du côté de la société marocaine, on espère que les chantiers qui peinent à progresser, comme les réformes la réforme des retraites, le stress hydrique, la Santé, l’école, ou encore l’habitat, vont suivre le pas de ceux qui se sont nettement améliorés, comme la protection sociale, le tourisme ou la promotion des investissements.

 

Hassan Zaatit

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