Sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a entamé un processus ambitieux d’industrialisation visant à renforcer et accompagner son développement économique. Ce long processus, encadré par des politiques industrielles successives, a permis au pays de se positionner progressivement sur la scène industrielle mondiale. Comprendre le parcours réalisé par l’industrie marocaine, permet d’en évaluer les acquis et de se projeter dans les perspectives de ce secteur désormais vital pour la croissance et le développement du pays.

Les premières unités industrielles au Maroc remontent aux années 1920-1930, principalement dans les produits de base comme le sucre et l’agroalimentaire. Après l’indépendance, le Maroc a connu une phase de protectionnisme visant à assurer un développement soutenu de son industrie locale. Cependant, ce modèle a montré ses limites en termes de compétitivité et de qualité des produits.

Depuis 1999, sous l’impulsion royale du nouveau Souverain, le Maroc a entrepris une série de réformes structurelles pour ouvrir son économie et attirer les investissements étrangers. La mise en place de nombreux accords de libre-échange, la réforme du climat des affaires à travers notamment la fiscalité ou encore la mise à niveau des normes et certifications, et le développement des infrastructures, routières, portuaires, télécoms, ont été les piliers de la transformation de l’économie marocaine et par la même de sa capacité à développer une stratégie industrielle ambitieuse.

Les plans industriels successifs qu’a connu le pays ont été les véhicules de cette stratégie qui s’est affinée avec le temps par des bilans d’étapes réguliers et des ambitions renouvelées en conséquence.

Ainsi, le Plan d’Émergence, entre 2006 et 2014, visait d’abord à améliorer les exportations et à attirer les investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée. C’est dans ce cadre qu’ont été choisis des métiers mondiaux pour positionner le Maroc comme l’automobile et l’aéronautique.

Le Plan d’Accélération Industrielle, qui a suivi de 2014 à 2020, a quant à lui introduit la notion d’écosystèmes industriels, visant une intégration verticale des chaînes de valeur pour renforcer la compétitivité du secteur industriel marocain.

Les écosystèmes industriels ont joué un rôle crucial dans la structuration de l’industrie marocaine. Par exemple, l’écosystème automobile a vu l’installation de grandes entreprises comme Renault et la création de nombreux emplois par l’implantation successive de la quasi-totalité des acteurs de la chaine de valeur du constructeur. De même, l’écosystème aéronautique a bénéficié de l’implantation durable d’Airbus et d’acteurs majeurs de ce secteur de niche industrielle à très forte valeur ajoutée mondiale.

L’agro-industrie a aussi connu des développements significatifs grâce à cette dynamique d’écosystèmes et des champions nationaux de l’agroalimentaire ont émergé, avec une maitrise complète de la chaine de production et d’approvisionnement d’amont en aval, un atout de taille pour la capacité de résilience nationale aux crises mondiales et à sa souveraineté alimentaire.

Depuis, le Maroc a déployé sa nouvelle Charte d’investissement qui offre un cadre d’incitation et de confiance aux acteurs industriels, encouragés à se développer pour répondre à de nouvelles ambitions. Par ailleurs, de nouvelles opportunités se profilent grâce au virage vert que le pays a entamé à travers sa politique énergétique résolument tournée vers les énergies renouvelables, mais aussi les perspectives qu’offrent de nouveaux secteurs, de l’hydrogène vert aux usines de dessalement, en passant par les industries lourdes comme l’acier vert.

En filigrane se dessinent en réalité les contours de la nouvelle stratégie industrielle en préparation, qui devrait d’une part renforcer les secteurs existants et en développer de nouveaux.

 

Zouhair Yata


Les Accords de Libre-Échange signés par le Maroc ouvrent un marché de 2,5 milliards de consommateurs potentiels

Depuis plusieurs décennies, le Maroc a multiplié les accords de libre-échange, ouvrant ainsi ses marchés et consolidant sa position stratégique au sein du commerce international. Voici une présentation des principaux accords de libre-échange signés par le Royaume : – Union Européenne (2000) : Un accord clé permettant un accès préférentiel aux marchés européens. – Association Européenne de Libre-Échange (EFTA, 2000) : Comprenant des pays comme la Suisse, la Norvège, l’Islande, et le Liechtenstein. – États-Unis (2006) : Cet accord a renforcé les échanges bilatéraux et les investissements américains au Maroc. – Turquie (2006)*: Facilitant le commerce entre les deux nations. – Jordanie, Tunisie, et Égypte (2007) : Favorisant la coopération régionale et l’intégration économique. – Émirats Arabes Unis (2003) : Un accord qui stimule les échanges dans la région du Golfe. – Grande Zone Arabe de Libre-Échange (GAFTA, 1998) : Renforçant les liens commerciaux avec les pays arabes. – Union du Maghreb Arabe (UMA, 1989) : Une initiative pour améliorer la coopération économique au sein du Maghreb. – Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf, 2019) : Une étape majeure vers l’intégration économique africaine. – Accord d’Association avec le Royaume-Uni (2021) : Assurant la continuité des échanges post-Brexit. Ces accords permettent au Maroc de bénéficier d’un accès à environ 2,5 milliards de consommateurs, consolidant ainsi sa position comme hub économique et commercial en Afrique et au-delà.

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