Fondée en 1987, la COPAG est la plus grande coopérative marocaine, réunissant 24 000 agriculteurs producteurs et générant 10 000 emplois directs. Avec un chiffre d’affaires robuste de 7,6 milliards de dirhams, l’entreprise opère à travers quatre principaux secteurs de production végétale et animale, chacun jouant un rôle essentiel dans son succès continu. La COPAG étant particulièrement représentative du développement industriel marocain, nous avons donné la parole pour ce numéro spécial à son Président, M. Moulay M’hamed Loultiti.

 

La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous nous présenter votre activité industrielle ?

M. Moulay M’hamed Loultiti : Crée depuis l’année 1987, la COPAG est arrivée, après près de quatre décennies de développement, à incorporer une chaîne de valeur constituée de plus de six domaines d’activités dans le cadre d’une politique progressive d’intégration industrielle entre l’amont agricole et l’aval de transformation, ce qui a fait actuellement de la COPAG, un des fleurons de l’industrie agroalimentaire nationale.

Ce résultat est l’aboutissement d’un travail acharné durant toute cette période. Et ce n’est un secret de polichinelle pour personne, le modèle économique adopté, il y a près de quatre décennies, par la COPAG a prouvé une fois de plus sa résilience et sa capacité à relever les défis lors des différents contextes économiques. En effet, l’un des socles de notre modèle économique est l’esprit coopératif basé d’une part, sur les valeurs de solidarité, de coopération et d’agrégation agricole, d’autre part, la valorisation de la matière première et l’origine Maroc tout en captant la valeur ajoutée agricole en faveur de notre base de production et amont agricole constitué de 24.000 agriculteurs entre adhérents et agrégés.

Cette création de valeur passe inéluctablement par le développement de nouveaux produits, notamment à travers nos différentes filières de production, mais aussi, la mise en place de nouvelles unités de transformation et de valorisation innovantes afin de consolider le positionnement de notre coopérative sous la clairvoyance de la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste.

En revenant à la nature de notre activité industrielle, pour la production végétale, il s’agit de l’activité agrumicole, primeuriste et la fabrication des jus de fruits. En ce qui concerne, la production animale, elle englobe essentiellement l’activité laitière, sa transformation en dérivés laitiers et les produits de la viande rouge et bien d’autres. Par ailleurs, ce qui distingue davantage notre activité industrielle, c’est que l’ensemble des structures de production et de transformation sont situées en zones rurales. Ce qui s’est traduit par l’amélioration du taux d’employabilité et la création d’activités génératrices de revenus dans ces zones.

Dans quelle mesure la politique industrielle nationale a-t-elle impacté votre développement ?

Il va sans dire que toute activité économique ne peut pas évoluer à l’abri d’une politique industrielle souveraine. De ce fait, la COPAG est un exemple concret de l’impact de la politique industrielle nationale sur le développement de l’activité agricole en générale et agroalimentaire en particulier.

Grâce à des politiques agricoles et industrielles appuyées par des stratégies volontaristes de la part des pouvoirs publics à commencer par les stratégies sectorielles telles que le « Plan Maroc vert» et la stratégie de développement du secteur agricole «Génération Green 2020-2030 » à travers leurs déclinaisons via les contrats-programmes avec les filières, notre activité a poursuit son développement avec la croissance de nos différentes chaînes de production.

Pour l’industrie proprement dite, du Plan Emergence (2005-2009) au Pacte National pour l’Emergence (2009-2014) en passant par le Plan d’Accélération Industrielle (2014-2020) avec ses déclinaisons régionales, notamment au sein de la région Souss-Massa où le secteur agroalimentaire a libéré son potentiel, et le Plan de Relance Industrielle (2021-2023). Une nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2024-2030 est en cours de déploiement, après l’instauration de la politique de substitution aux importations surtout après le contexte pandémique.

C’est pour dire que la COPAG doit sa réussite aussi à l’ensemble des politiques industrielles, qui ne cessent de mobiliser des programmes de soutien afin d’appuyer nos projets d’investissement et renforcer de facto la compétitivité de notre industrie et l’employabilité. Cette politique a permis aussi un meilleur accès au financement, ce qui a permis dans le cas de la COPAG d’augmenter la capacité des secteurs productifs dans lesquels la coopérative opère, mais aussi, le taux de transformation et de valorisation avec une meilleure captation de la valeur ajoutée en faveur de nos adhérents. Sur ce dernier, il est essentiel de rappeler que ce volet est le cap stratégique autour duquel gravitent toutes les opérations et l’ensemble des projets d’investissement.

Quelles sont les perspectives industrielles que vous identifiez et les priorités pour la nouvelle stratégie industrielle nationale, dans votre secteur en particulier ?

En termes de perspectives, il est important de mentionner que les orientations stratégiques de la nouvelle feuille de route industrielle rime parfaitement avec nos objectifs stratégiques dont les la voie tracée est d’orienter l’écosystème industriel en projets structurants pour la région Souss Massa et l’agro-industrie.

Cette orientation sera basée sur une meilleure captation de la valeur ajoutée, la consolidation de la compétitivité et une meilleure qualité afin de consolider le positionnement de notre produit national. Au sein de la COPAG, nous sommes conscients que l’avenir est plein de défis, mais en même temps, nous sommes optimistes par rapport à notre capacité à consolider notre modèle économique afin de contribuer davantage à la sécurité alimentaire et à la souveraineté industrielle de notre pays, conformément aux Hautes Orientations Royales.

C’est la raison pour laquelle, la COPAG prendra part à cette dynamique qui offrira à nos secteurs d’activités de nouvelles perspectives de développement agroalimentaires, surtout avec l’entrée en vigueur de la nouvelle charte de l’investissement.

Propos recueillis par Selim Benabdelkhalek

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