Le ministère de l’Économie et des Finances a récemment annoncé une réforme partielle du système de subvention du prix du gaz butane, dans le cadre d’un ensemble de mesures sociales visant à améliorer les conditions de vie de millions de familles marocaines. Bien que cette décision vise à mieux allouer les ressources pour financer des programmes sociaux, elle soulève des inquiétudes quant à ses répercussions sur divers secteurs économiques.

Dans le secteur agricole, le gaz butane est essentiel pour le chauffage des serres et la production de chaleur nécessaire à certaines cultures. Une hausse de son prix pourrait augmenter les coûts de production pour les agriculteurs, se répercutant sur les prix des produits agricoles. Cela risque d’augmenter le coût de la vie et d’affecter la compétitivité des produits marocains sur les marchés internationaux.

Cependant, l’impact ne se limite pas à un seul secteur. L’industrie alimentaire, qui utilise le gaz butane dans la transformation et la conservation des aliments, pourrait également être touchée. Une augmentation des coûts du gaz entraînerait une hausse des coûts de production, que les entreprises pourraient devoir répercuter sur les prix de vente au détail, impactant directement les consommateurs avec des prix alimentaires plus élevés.

De même, les restaurants et cafés, grands consommateurs de gaz butane pour la cuisson, pourraient également subir les conséquences de cette hausse. L’augmentation des coûts énergétiques pourrait obliger ces établissements à augmenter leurs prix.

En outre, les petites et moyennes entreprises et les artisans, utilisant le gaz butane pour diverses applications industrielles et artisanales, pourraient également être affectés. L’augmentation des coûts de production pourrait diminuer leur compétitivité face à des produits importés moins chers, exerçant une pression supplémentaire sur l’économie locale et l’emploi.

Le principal problème n’est donc pas seulement la décompensation elle-même, mais les augmentations de prix qui l’accompagnent pour d’autres produits et services. En l’absence de mesures d’accompagnement adéquates, cela pourrait entraîner une hausse généralisée des prix, affectant négativement le pouvoir d’achat des consommateurs.

Le communiqué du ministère souligne la nécessité de cibler les familles les plus méritantes et de financer divers programmes sociaux à hauteur de 80 milliards de dirhams d’ici 2026. Si ces mesures visent à améliorer les conditions de vie de millions de Marocains, il est crucial de veiller à un accompagnement adéquat des secteurs économiques touchés pour assurer une transition harmonieuse vers un système de subvention plus équitable et durable.

A. Loudni

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