Tanger, carrefour des Collectivités Locales du Royaume. En effet, le Palais des Arts et de la Culture, joyau de la ville qui vient d’ailleurs d’abriter les travaux des MEDays 2024, s’apprête à accueillir du 20 au 21 décembre la deuxième édition des Assises Nationales de la Régionalisation Avancée. C’est ainsi dans cet bel édifice architectural qui a ouvert ses portes en 2024 proposant un espace pluridisciplinaire pour la formation artistique, la programmation et la production culturelle, que la 2ème édition sera tenue sous la thématique : ‘‘la Régionalisation avancée entre les défis d’aujourd’hui et de demain’’.

Cette édition qui intervient cinq ans après celle tenue à Agadir en 2019, verra la participation d’une armada d’officiels, d’élus, d’acteurs de la société civile, de financiers et de différents institutionnels impliqués dans la « chose » locale. L’organisation cite le nombre de 1570 participants présents, 166 invités internationaux et 47 000 participants de différents horizons.

Au menu, les travaux de cette 2ème édition des Assises s’articulent autour de six sessions prévues sur deux jours à raison de trois sessions par jour. La première session débattra des défis d’opérationnalisation des compétences des Régions pour la promotion de l’attractivité des territoires. La 2ème session concerne la convergence entre la décentralisation et la déconcentration administrative, une exigence primordiale pour promouvoir l’investissement productif. La 3ème session se penchera sur les défis du financement des programmes d’investissement des régions, alors que le reste des sessions sera articulé autour de la sécurisation de l’approvisionnement en eau dans le contexte du stress hydrique, les défis actuels et les perspectives ; le développement du système de transport et de mobilité durables, défis et perspectives ; la transformation digitale au sein des collectivités territoriales : un levier pour consolider la gouvernance territoriale et renforcer la participation citoyenne.

Cependant, il est quand même important de rappeler que notre pays a opté pour le régime de la décentralisation comme choix stratégique et un cadre pour la consolidation de la démocratie locale et l’approche participative, ainsi que pour la mise en place de stratégies et de politiques publiques visant à réaliser un développement intégré fondé sur la mobilisation des ressources et des potentialités des territoires.

La Régionalisation Avancée constitue dans ce contexte une réforme structurelle à travers la consécration des principes de la libre administration, de la subsidiarité, de la coopération, de la solidarité et de la participation. Et là, on revient quand même sur les dispositions de la Constitution de 2011 qui ont défini le nouveau concept de l’organisation territoriale. Là aussi, on revient sur les élections communales et régionales du 4 septembre 2015 qui ont constitué la première étape institutionnelle et le véritable point de départ de la mise en œuvre effective de la régionalisation avancée d’une part et au référentiel constitutionnel et juridique encadrant ce chantier d’autre part.

C’est dire que ce processus juridique en plus de l’institutionnel en vigueur vient démontrer la détermination d’aller vers la Régionalisation Avancée, comme mode de gouvernance locale démocratique, mais surtout vecteur de développement socio-économique, créateur d’emplois et de richesse. Mais, est-ce le cas plus de dix ans après son adoption ? Telle est aujourd’hui l’interrogation qui se pose et s’impose compte tenu d’une réalité territoriale pas vraiment convaincante. Encore plus dans les régions les plus lointaines !

À cette question, on explique que l’expérience du premier mandat électif régional a constitué une étape fondatrice dans le processus de la régionalisation avancée, marquée notamment par l’implémentation des différentes instances des conseils de régions et de l’administration régionale, la publication des textes d’application des lois organiques relatives à la  région et les autres Collectivités Territoriales, l’adoption des premiers documents de planification territoriale et des programmes de développement et l’adoption de la Charte nationale de la déconcentration administrative.

En outre, ce premier mandat a été marqué par la tenue de la première édition des Assises Nationales de la Régionalisation Avancée en 2019, couronnée par l’adoption et la signature du Cadre d’orientation relatif à l’opérationnalisation des compétences propres et partagées de la région.

À cet effet, cette deuxième édition de Tanger constitue, dit-on auprès des organisateurs,  une opportunité pour mener une évaluation collective et participative de l’état d’avancement de la mise en œuvre des multiples composantes de ce chantier, notamment en ce qui concerne l’exécution des recommandations issues de la première édition desdites Assises, tout en identifiant les exigences d’une concrétisation de la mise en œuvre progressive de ce processus.

 

Hassan Zaatit

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