Le Roi Mohammed VI a présidé une séance de travail au Palais Royal de Casablanca, centrée sur la révision du Code de la Famille, qui doit marquer une étape importante dans le processus d’adaptation de ce texte, vingt ans après sa promulgation, afin de répondre aux évolutions de la société marocaine tout en respectant les principes religieux et culturels du Royaume.

Lors de cette séance, plusieurs points ont été abordés, notamment le rapport soumis par l’Instance chargée de la révision, qui contient plus de 100 propositions d’amendements. Ces propositions ont fait l’objet d’une analyse approfondie, certaines ayant été soumises à l’avis du Conseil supérieur des Oulémas concernant des textes religieux. Le Conseil a rendu des avis conformes sur la majorité des questions soumises, en mettant en avant les principes d’interprétation constructive et d’adaptation aux réalités actuelles.

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté un exposé détaillant les démarches entreprises par l’Instance. Il a expliqué que ces travaux ont impliqué des consultations élargies avec des institutions publiques, des acteurs politiques, syndicaux, associatifs, ainsi que des experts et universitaires. L’objectif a été d’identifier les principaux défis liés à l’application actuelle du Code et de proposer des ajustements pour répondre aux besoins identifiés. Parmi ces défis figurent la lenteur des procédures judiciaires, les problèmes liés au mariage des mineurs, à la polygamie, à la garde des enfants, à la Nafaqa (pension alimentaire), et à la tutelle légale. Le ministre a également souligné l’importance d’assurer une plus grande intervention du ministère public dans ces questions sensibles.

De son côté, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a exposé les conclusions du Conseil supérieur des Oulémas, qui ont approuvé plusieurs propositions de l’Instance, notamment celles visant à reconnaître le travail de l’épouse dans le foyer comme une contribution au patrimoine familial, ou encore à attribuer la tutelle légale à la mère en cas de garde des enfants. Il a également précisé que certaines questions, comme l’établissement de la filiation paternelle via des expertises génétiques ou l’héritage entre un musulman et un non-musulman, n’ont pas été jugées conformes à la Charia en raison de leur caractère inamendable.

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a été chargé de superviser la communication avec l’opinion publique pour informer des changements proposés, tout en veillant à une préparation législative dans un cadre conforme aux dispositions constitutionnelles. La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a également participé à cette réunion pour apporter son expertise sur les implications sociales des réformes envisagées.

SM le Roi a insisté sur la nécessité de garantir une réforme équilibrée, protégeant les droits de tous les membres de la famille sans favoriser une partie au détriment de l’autre. Il a souligné l’importance d’assurer la clarté des règles juridiques afin d’éviter les interprétations contradictoires. Il a également mis en avant la pertinence de renforcer la justice de la famille, d’adopter des textes législatifs adaptés aux évolutions constitutionnelles, et de développer des programmes de sensibilisation pour permettre aux citoyens de mieux comprendre leurs droits et obligations.

LNT

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