Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour agir de manière décisive afin d’éviter « le pire des catastrophes climatiques ». Cette déclaration intervient à la lumière des conclusions alarmantes de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui a confirmé que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser le seuil critique de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle.
L’OMM a publié un rapport basé sur six ensembles de données internationales, révélant que la température moyenne mondiale en 2024 a dépassé de 1,55°C la moyenne de l’ère préindustrielle. Ce chiffre dépasse la limite fixée par l’Accord de Paris, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. António Guterres a qualifié ces résultats de « nouvelle preuve indéniable du réchauffement de la planète », tout en exhortant les gouvernements à redoubler d’efforts pour contenir l’augmentation des températures à ce niveau critique.
Les données soulignent également une élévation record de la température des océans, qui a atteint 20,87°C en moyenne, soit 0,51°C de plus que la moyenne de la période 1991-2020. Selon le rapport, les océans, qui absorbent environ 90 % de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique, jouent un rôle central dans la régulation des températures mondiales. Cette hausse des températures océaniques a contribué à des événements climatiques extrêmes, notamment des vagues de chaleur, des tempêtes dévastatrices et des précipitations records.
Les effets du changement climatique deviennent de plus en plus visibles, a déclaré Clare Nullis, porte-parole de l’OMM. Elle a mis en avant des phénomènes tels que le recul des glaciers, la fonte de la banquise et des conditions météorologiques extrêmes qui ont impacté des millions de personnes dans le monde. En 2024, un record de température quotidienne a été enregistré le 22 juillet, atteignant 17,16°C en moyenne globale.
Samantha Burgess, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, a souligné que « chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement exacerbe les impacts sur les vies humaines, les écosystèmes et les économies ». Elle a toutefois précisé qu’une seule année au-delà de 1,5°C ne signifie pas nécessairement un échec des objectifs de l’Accord de Paris, mais marque un signal d’alerte nécessitant des actions immédiates.
Le rapport de l’OMM attribue principalement cette situation aux activités humaines, notamment les émissions de gaz à effet de serre dues à la combustion d’énergies fossiles. À cela s’ajoute l’impact du phénomène climatique El Niño, qui a intensifié les températures déjà élevées en 2024. Les concentrations de dioxyde de carbone et de méthane ont atteint des niveaux records, respectivement 422 ppm et 1 897 ppb, renforçant l’effet de serre.
Selon une étude distincte publiée par Advances in Atmospheric Sciences, le contenu thermique des océans a augmenté de manière significative, équivalent à 140 fois la production mondiale d’électricité en 2023. Cela reflète l’ampleur de la chaleur excédentaire stockée dans les océans, contribuant aux déséquilibres climatiques globaux.
António Guterres a appelé les dirigeants mondiaux à adopter de nouveaux plans d’action nationaux ambitieux pour le climat dès cette année. Il a insisté sur l’urgence de renforcer les mesures d’adaptation pour protéger les populations les plus vulnérables face aux impacts dévastateurs du climat.
La coopération internationale est essentielle, a-t-il rappelé, pour répondre à cette crise mondiale. Cependant, le financement climatique reste insuffisant, et les tensions géopolitiques entravent les progrès dans la lutte contre le réchauffement climatique. Malgré ces défis, Guterres a insisté sur le fait qu’il est encore possible de limiter les dégâts en prenant des mesures immédiates.
Alors que les Nations Unies se préparent pour la 29ᵉ Conférence sur le climat, qui se tiendra à Bakou plus tard cette année, les attentes sont élevées quant à des engagements renforcés de la part des gouvernements. Les scientifiques et les experts appellent à une transition rapide vers les énergies renouvelables, à des investissements dans l’efficacité énergétique et à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.
La publication des données climatiques pour 2024 constitue un rappel brutal de l’urgence climatique. Elle met également en lumière l’importance de chaque fraction de degré supplémentaire dans le réchauffement climatique, et ses répercussions sur les écosystèmes, les économies et les populations.
LNT
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