La participation au premier tour des élections législatives s’élevait, dimanche 30 juin, à 59,39 % à midi en France, en hausse de vingt points par rapport à 2022 (39,4 %). C’est le plus fort taux depuis le premier tour des élections législatives de 1978, à l’exception du scrutin de 1986, mais qui se déroulait à la proportionnelle à un tour.
Les instituts de sondage prévoient une hausse remarquable de la participation totale. Pour Ipsos ce taux serait de 65,5 %. De son côté, Harris Interactive l’estime à 69,7 %. Elle pourrait donc dépasser les 67,9 % des dernières législatives organisées après une dissolution, en 1997.
Les observateurs anticipaient un fort taux de participation pour ce scrutin, et ce, alors que l’abstention lors des élections législatives est habituellement élevée. En 2017 et en 2022, moins de la moitié des personnes inscrites sur les listes électorales étaient allées voter lors des deux tours.
Plus de 2,6 millions de procurations ont été établies depuis le 10 juin, selon le ministère de l’intérieur ; un nombre quatre fois supérieur à celui d’il y a deux ans sur une période comparable. Les Français de l’étranger ont, quant à eux, été plus de 410 000 à voter en ligne de mardi à jeudi, un niveau qui n’avait jamais été atteint.
On ne peut encore prévoir à quel parti ou ensemble de partis, cette forte participation va profiter. Les sondages donnaient le parti d’extrême droite, le Rassemblement national largement en tête. Mais la forte mobilisation dans le département de la Seine Saint Denis par exemple indique que la gauche représentée par le Nouveau Front populaire pourrait être celui qui agrégerait un taux élevé dépassant ce que prévoient les sondages. Dans toute hypothèse, la coalition autour du président Emmanuel Macron serait la grande perdante de ce scrutin. La polarisation RN-NFP pourrait néanmoins bénéficier au chef de l’Etat puisque l’un et l’autre pourraient ne pas avoir une majorité absolue au lendemain du second tour dimanche prochain rendant le président Macron le maître du jeu politique.