Un profil résolument à différent de celui d’Ebrahim Raïssi, l’ex-président de l’Iran mort dans un accident d’hélicoptère en mai dernier. Massoud Pezeshkian , député de 69 ans, a remporté ce samedi 6 juillet, le second tour de la présidentielle iranienne devant l’ultraconservateur Saïd Jalili.

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« Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays », a dit dans sa première adresse à la nation, le nouveau président, dont l’élection est une vraie surprise.

Personne n’aurait parié sur ce député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs.

Car celui qu’on surnomme le docteur - il est chirurgien de formation, se situe lui plutôt du côté des réformateurs. Pezeshkian n’hésite pas d’ailleurs à se présenter comme la « voix des sans-voix ».

Sur le voile et internet

Sur les questions intérieures, il appelle par exemple à régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes, l’une des causes du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.

Massoud Pezeshkian, qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d’un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, s’est d’ailleurs fait connaître pour son franc-parler et ses critiques contre le pouvoir dans sa gestion des manifestations.

Pendant, la campagne, tout en réclamant un assouplissement des restrictions imposées à Internet, il s’est engagé à « s’opposer pleinement » aux patrouilles de la police des mœurs chargée d’appliquer l’obligation du port du voile par les femmes.

Côté international, et même s’il lui sera difficile de se départir du giron du Guide de la révolution, Ali Khamenei, Massoud Pezeshkian appelle à des « relations constructives » avec Washington et les pays européens afin de « sortir l’Iran de son isolement ».

La relance de l’accord sur le nucléaire iranien, au point mort depuis le retrait de Washington en 2018, qui s’est accompagné d’un rétablissement de sanctions, sera une priorité pour son gouvernement, avait-il promis.

Reste que dans un pays exsangue des sanctions économique, Massoud Pezeshkian, va devoir continuer à convaincre. Le premier tour de la présidentielle a été marqué par une abstention record. Des figures de l’opposition en Iran et au sein de la diaspora avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentent deux faces de la même médaille.

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