Les nouvelles autorités syriennes ont annoncé mardi un accord avec "tous les groupes armés" pour leur dissolution, précisant qu'ils allaient être intégrés au ministère de la Défense. Mais on ne connait pas dans l'immédiat le détail des groupes concernés par cet accord.
"Une réunion des chefs des groupes" armés avec le nouveau dirigeant de la Syrie, Ahmed al-Charaa, "a abouti à un accord sur la dissolution de tous les groupes et leur intégration sous la tutelle du ministère de la Défense", ont indiqué l'agence officielle Sana et les nouvelles autorités sur leur compte Telegram.
Cet accord ne concerne cependant pas les puissantes Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, appuyées par les États-Unis, et qui contrôlent de vastes territoires dans le nord-est du pays.
L'annonce intervient plus de deux semaines après la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition armée conduite par le groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dirigé par Ahmad al-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani. Ce dernier a affirmé dimanche qu'il ne "permettrait absolument pas que des armes échappent au contrôle de l'État".
Il avait ajouté lors d'une conférence de presse que cette décision s'appliquerait également aux "factions présentes dans la zone des Forces démocratiques syriennes" – FDS, dominées par les Kurdes. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de ces forces, Farhad Chami, a affirmé que "la question de l'adhésion des FDS à l'armée syrienne doit être discutée directement" entre leur commandement et Damas, "loin de la domination des puissances régionales et de leur tutelle sur la décision syrienne". "Les FDS pourraient être le noyau de l'armée syrienne et ce serait un facteur de force pour toute la Syrie", a ajouté Farhad Chami, assurant que ses forces "préfèrent le dialogue avec Damas pour résoudre toutes les questions" en suspens.
La Turquie, très proche des nouvelles autorités en place à Damas, considère les FDS comme une extension de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc).
Les photos publiées par l'agence officielle Sana et le compte Telegram des autorités montrent Ahmed al-Charaa entouré des chefs de plusieurs factions armées, mais pas de représentants des forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est du pays.
Le chef militaire de HTC, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi, avait affirmé à l'AFP la semaine dernière que "la prochaine étape" serait la dissolution des factions armées, à commencer par la sienne, pour les fondre au sein de la future institution militaire.
Ce responsable militaire a affirmé que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones du nord-est de la Syrie, contrôlées par une administration kurde semi-autonome.
Treize ans de guerre en Syrie ont fait plus d'un demi-million de morts et morcelé le vaste pays en zones d'influence contrôlées par différents belligérants soutenus par des puissances régionales et internationales.

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