Les relations franco-algériennes, déjà à un niveau critique, connaissent un nouvel épisode de tensions. La France s'apprête à transmettre à Alger une première liste d’une soixantaine de ressortissants algériens à expulser, une démarche annoncée comme "imminente".

Dans le collimateur des autorités françaises figurent des individus considérés comme des "troubles à l'ordre public", des personnes récemment sorties de prison ou présentant des profils jugés dangereux. "Sur cette liste ne figurent que des ressortissants algériens dont nous avons la preuve de la nationalité", a précisé Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, lors d'un déplacement à Écully, près de Lyon, pour l’inauguration de l’École nationale de police scientifique.

Toutefois, le document n’a pas encore été officiellement transmis à Alger. Le ministre, par ailleurs candidat à la présidence des Républicains (LR), a récemment multiplié les critiques à l’encontre de l’Algérie, notamment sur les questions migratoires.

Le refus d’Alger d’accueillir ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) – dont l’auteur de l’attentat ayant fait un mort à Mulhouse le 22 février – a exacerbé des relations déjà fragilisées. La reconnaissance, en juillet dernier, par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental avait déjà marqué un tournant dans la dégradation des liens entre les deux pays.

"Nous avons des accords internationaux et bilatéraux avec l’Algérie. Cette liste sera un test décisif : soit l’Algérie respecte ses engagements et les accords signés librement, soit nous mettrons en œuvre une riposte graduée, pouvant aller jusqu’à la remise en cause de l’ensemble de nos accords", a averti Bruno Retailleau.

Si cette première liste est bien en deçà des ambitions initiales du ministre, qui évoquait plusieurs centaines d’expulsions, d’autres pourraient suivre dans les semaines à venir.

(Avec AFP)

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