Le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis a inculpé le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et d’autres personnes de deux chefs d’accusation: complot formé dans le but de commettre un attentat contre la sûreté intérieure de l’État et entente ayant pour but de changer la forme du gouvernement et d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres, conformément aux dispositions des articles 68 et 72 du code pénal, a déclaré, mercredi, à l’agence TAP, Mohamed Zitouna, porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis.
Zitouna a ajouté que le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis a clôturé l’enquête dans l’affaire portée contre Rached Ghannouchi, Rafik Abdessalem Bouchleka, Maher Zid, Youssef Nouri, Ahmed Machregui, Mohamed Samti et Mokdad Mejri et transmis le dossier à la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis.
Il a rappelé que les faits du dossier remontent à Ramadan 2023, suite à la diffusion d’un enregistrement d’une réunion tenue entre certains des accusés. La réunion a été ensuite partagée sur les réseaux sociaux, comportant un appel à la désobéissance.
Rached Ghannouchi a été arrêté le 17 avril 2023, après avoir fait une intervention lors d’une réunion organisée au mois de Ramadan de la même année par le Front du Salut de l’opposition.
Dans son intervention, Ghannouchi a estimé que “l’éviction d’Ennahdha et de l’Islam politique en Tunisie est considérée comme un projet de guerre civile”.
La source judiciaire a souligné que la vidéo a été partagée sur plusieurs pages incitant à la violence contre les dispositifs de l’État, affirmant que des perquisitions et des saisis de documents et de preuves ont établi l’implication des autres accusés mentionnés dans cette affaire.
Sur un autre plan, Zitouna a fait savoir qu’une autre enquête indépendante a été ouverte concernant les aspects financiers qui relèvent de crimes punissables par la loi.