Deux fractures, une cause communeLe regard vif de cette jeune fille pétillante de 18 ans est subitement voilé d’une profonde tristesse: elle ne sait ni lire ni écrire, totalement analphabète. Elle fait partie des deux millions d’analphabètes en Tunisie, dont pas moins de 400.000 filles et femmes. L’interpellation est forte. L’interrogation est saisissante. Une rude vérité à laquelle on n’ose pas faire face. Dans un monde hyperconnecté où il ne suffit plus de savoir lire et écrire mais aussi pratiquer le digital pour accéder à divers services, l’ignorance devient inconcevable. Manipuler intuitivement un téléphone mobile, surfer sur des réseaux sociaux en collant des émojis et envoyer des ...