La ville de Ghardaïa, avec son antique mosquée Al Atik et son minaret millénaire, bâti en l’an 1048, constitue un exemple caractéristique d’un type de structure qui représente une architecture harmonieuse unique au monde. Sa splendeur architecturale, qui se dresse dans le désert algérien, témoigne de la réalisation esthétique, prospère et unique au monde.

Les écrits ayant trait à l’histoire et à l’architecture de Ghardaïa, dénommée «la vallée du M’Zab», depuis 1962, sont  légion. En effet, chaque année, ce sont des dizaines d’écrits que la presse nationale et étrangère consacre à ce patrimoine algérien et universel. La reconnaissance en 1982,  de la vallée du M’Zab comme patrimoine mondial par l’Unesco, constituait l’occasion rêvée pour susciter un élan visant sa sauvegarde, conformément aux décrets en vigueur.  Mais qu’en est-il sur le terrain ? 

A Ghardaïa, le fléau des constructions illicites a sévi, ces dernières années, au vu et au su des autorités locales qui se sont montrées impuissantes devant ce grave désastre qui ne cesse de défigurer l’architecture ancestrale de la vallée du M’Zab. Des opérations de démolition aux moments opportuns auraient dû être entamées pour mettre fin à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, « notamment dans l’arrière-pays et sur les hauteurs de la ville de Ghardaïa ».

Interrogé sur ce cataclysme néfaste des constructions illicites qui, au fil du temps, gagne dangereusement du terrain à travers les quatre coins de la ville de Ghardaïa,  Belhadj Hammou-Abdallah, chef de service au sein de l’OPVM ( Office de protection de la vallée du M’Zab), nous répond : «Il appartiendrait à l’APC de respecter l’article 08/15 de 2008 régissant les règles des façons illicites.» « Quant à nous, ajoute-t-il, notre rôle se limite à la protection du patrimoine classique et législatif de la vallée du M’Zab, à la préservation de la documentation et à la conservation des archives, à la sensibilisation à travers des journées d’étude contre toute forme de destruction du patrimoine général, c’est-à-dire du site classé par l’Unesco, depuis le 26 juin 1971. Le responsable a également soutenu que les hautes autorités du pays auraient maintes fois interpellé toutes les institutions en charge du contrôle de la construction au niveau local. C’est-à-dire qu’« il faut ne pas attendre que la construction soit faite pour la démolir. »

Ainsi, la vallée du M’Zab et son patrimoine culturel et touristique ont été sauvegardés durant plus de 1000 ans. Aujourd’hui, ils sont en danger, à la merci d’une destruction massive tous azimuts.

Depuis 1970, la vallée s’est métamorphosée, défigurée par un progrès anarchique et des impératifs aléatoires. Mais, en fait qu’en resterait-il ? Qui a aujourd’hui le pouvoir et les prérogatives de s’opposer à des destructions et à des constructions illicites souvent intentionnelles dans cette région qui abrite un patrimoine culturel unique et inestimable, qui se manifeste à travers une très belle architecture, l’artisanat et les bijoux traditionnels. Cet héritage, « de dimension africaine », transcende toutes les frontières, représente un atout culturel pour l’Algérie.  

Amplement soucieux, Belhadj Hammou-Abdallah, le chef de service au sein de L’OPVM/Ghardaïa, plaide impérativement pour la préservation et la valorisation de cet héritage architectural ancestral stimulant le tourisme culturel local et international, permettant de montrer une gracieuse image culturelle de l’Algérie à l’échelle mondiale.

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