Le tout nouveau ministère du Commerce extérieur, chapeauté par Mohamed Boukhari, créé dans la composition du nouveau gouvernement nommé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce lundi, va regrouper toutes les actions qui sont orientées vers la diversification des exportations dans la continuité de la vision économique de l’Algérie. C’est ce qu’a déclaré l’économiste Mohamed Achir au Jeune Indépendant.

Achir a affirmé : « Le commerce extérieur ne peut pas être déconnecté de la sphère économique du pays. L’économie algérienne est une économie extravertie, autrement dit, nous avons une production locale qui dépend des intrants importés de l’extérieur, cela dans un contexte où le pays veut diversifier ses exportations hors hydrocarbures ».

La création d’un ministère chargé du Commerce extérieur répond justement à l’importance d’établir une politique du commerce extérieur « qui va coordonner les objectifs de la diversification économique du pays en termes de production, mais aussi, cette politique prend en considération les besoins réels de la consommation locale des individus ou des entreprises ». Cette politique, selon M. Achir, contribue à « la gestion rationnelle des importations de façon à ne pas pénaliser la production locale et le besoin de consommation domestique des ménages ».

« Nous sommes dans une chaîne de valeur internationale où tous les maillons de la chaîne de diversification de l’économie sont liés », a-t-il fait savoir, relevant qu’« il ne faut pas ne pas se limiter à des mesures serrées dans une stratégie globale, mais avoir une politique économique intégrée qui va appuyer la production nationale ».

Concernant la promotion du commerce extérieur, l’expert a souligné que le nouveau département « va mutualiser les actions de différentes structures du commerce extérieur déjà existants », affirmant que plusieurs dossiers attendent ce ministère, notamment la négociation de l’Accord d’association avec l’Union européenne (UE), et la concrétisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont l’Algérie a rejoint officiellement, depuis le 1er novembre, et ce, après la ratification de l’accord en 2021.

Par ailleurs, selon M. Achir, une politique du commerce extérieur « nécessite aussi une politique de change adéquate », il a également indiqué qu’« Il faut gérer le taux de change de façon qui répond justement aux objectifs tracés dans le programme de diversification de l’économie, surtout en ce qui concerne la remontée des filières ».   Et d’ajouter : «Il y a, là, un choix des filières à valoriser, tant en termes d’une stratégie de substitution des importations qu’en termes d’une stratégie de pénétration dans les marchés à l’international ».  

Tout ceci s’inscrit dans le cadre des engagements du président de la République, qui avait annoncé que l’objectif principal pour ce deuxième mandat est de maintenir le niveau de croissance de l’économie nationale au-dessus de 3,9%. Il faut rappeler que l’Algérie a enregistré un taux de croissance économique de 4,1% en 2024. En sus de la construction d’une économie moins dépendante des hydrocarbures et des aléas du marché pétrolier, en augmentant la valeur des exportations hors hydrocarbures et en réduisant les importations à leur plus bas niveau.

 

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