Le nouveau ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, tiendra samedi prochain, sa première rencontre avec les syndicats du secteur. Cette réunion, qualifiée d’« étape cruciale » par les partenaires sociaux, intervient dans un contexte marqué par des revendications sociales et professionnelles récurrentes.
Dans une circulaire ministérielle, le ministère a invité les syndicats autonomes de l’éducation à participer à une première rencontre d’orientation au siège du ministère. Cette réunion sera principalement consacrée à la « prise de contact » et au « dialogue », afin d’établir des ponts de communication avec les syndicats et de renforcer la compréhension mutuelle.
Le tout, ajoute le document, dans un climat basé sur la confiance et la complémentarité dans le travail, dans le but de consolider les relations entre les deux parties. « Cela permettra également de construire une vision commune autour des dossiers nécessitant des discussions à l’avenir, notamment les dossiers urgents, car leur report pourrait entraîner des perturbations dans les intérêts des employés du secteur », souligne la circulaire du ministère.
Les syndicats représentant les enseignants, les administrateurs et autres personnels du secteur espèrent que cette rencontre marquera un tournant dans leurs relations avec le ministère. Pour eux, la rencontre sera une occasion d’ouvrir le débat sur les dossiers en suspens, à l’instar de la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation. Cela est d’autant plus pertinent que les partenaires sociaux continuent de réclamer la nécessité de le consulter, afin de l’enrichir, de le modifier et de le corriger avant son adoption et sa publication officielle.
Contacté par le Jeune Indépendant, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a salué l’initiative du nouveau ministre de l’Education nationale de convier les syndicats aux discussions. « C’est une bonne chose de dialoguer entre la tutelle et les syndicats », a-t-il indiqué.
Amoura a fait savoir que ce sera l’occasion de discuter de sujets de fond avec le ministre. Il s’agit, selon lui, de la révision du régime indemnitaire et de l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs du secteur. Notre interlocuteur a également évoqué la révision des œuvres sociales dont bénéficient les travailleurs, réitérant son appel à une refonte profonde du système éducatif, ainsi que la réforme des examens du BEM et du bac.
De son côté, le chargé de l’information du Conseil national autonome des directeurs des lycées (CNADL), Yazid Bouanane, a estimé que bien que cette rencontre soit la première entre le ministre et les représentants des syndicats, le CNADL attend qu’elle soit une occasion de définir les bases d’un travail commun entre le ministère et les syndicats, afin de surmonter toutes les difficultés et de traiter les dossiers restés en suspens du temps de l’ex-ministre. « Nous attendons également que le nouveau ministre adopte une politique participative qui nous permette, à nous les représentants des directeurs de lycées ainsi qu’aux autres syndicats, de proposer des visions claires sur de nombreuses questions et dossiers », a-t-il souligné.
Bouanane a indiqué que le CNADL s’attend également à ce que le ministre actuel « étudie le travail des cadres du ministère, tant au niveau local que national, et qu’il s’entoure de cadres compétents et qualifiés, ayant une connaissance approfondie des problèmes du secteur et de ses priorités, loin des pratiques de favoritisme et de clientélisme ».
Le CNADL souhaiterait, qu’en tant qu’ancien conseiller du président de la République en charge des questions éducatives, le ministre œuvre à concrétiser la vision du Président et la volonté de l’Etat, et ce en donnant à ce secteur la priorité absolue car il s’agit d’un secteur clé, stratégique et sensible.
Selon M. Bouanane, il est nécessaire de mettre en place un plan d’action précis et rigoureux pour faire progresser le secteur, dans le but de « réaliser les objectifs que nous visons dans le système éducatif, à savoir préserver les acquis de l’école publique et parvenir à une école de qualité, afin que nous ayons une place sur le chemin du progrès scientifique et technologique ».
Il sera question, selon lui, d’évoquer aussi le dossier de la réforme des programmes éducatifs, qui est l’un des dossiers sur lesquels « nous insisterons auprès du ministre pour qu’il soit ouvert ». Cette réforme, jugée nécessaire et incontournable, même si elle doit se faire par étapes, doit figurer parmi les priorités du nouveau ministre et de son programme d’action, a-t-il expliqué. Les défis auxquels le nouveau ministre devra faire face sont donc multiples ; apaiser les tensions, proposer des solutions rapides et engager des réformes à long terme pour moderniser le système éducatif.
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