Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, ce mardi, l’importance de la sécurité alimentaire, en présentant un plan ambitieux pour l’agriculture. Parmi les mesures phares, il a annoncé l’extension des surfaces cultivables, la lutte contre la flambée des prix, en particulier ceux de la viande rouge, et la modernisation du secteur agricole qui a généré, cette année, un chiffre d’affaires de 37 milliards de dollars.

 

Lors de la cérémonie marquant le 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), le chef de l’État a souligné que l’objectif premier est d’assurer la sécurité alimentaire et l’autosuffisance, en mettant l’accent sur des cultures stratégiques telles que le blé dur, le maïs et l’orge. Il a annoncé des projets agricoles durables, financés par des investissements nationaux et étrangers, et insisté sur la nécessité de moderniser le secteur en intégrant les technologies modernes et l’innovation. Enfin, il a exigé des responsables qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires pour éviter toute importation de ces produits en 2025.

Le Président a souligné que le ministère de l’Agriculture ne devait pas concentrer toutes les décisions relatives au secteur, précisant que des solutions administratives adaptées seraient examinées. Il a affirmé que l’Algérie se trouve à un moment clé pour atteindre « l’autosuffisance alimentaire » dans les cultures qu’elle peut satisfaire, tout en avertissant sur le facteur temps. Concernant la stratégie de financement des importations des produits alimentaires par les recettes d’hydrocarbures, il a jugé cette approche inefficace. « Il nous faut produire ce que nous consommons », a-t-il insisté.

Pour atteindre cet objectif, le Président a annoncé la mise en place, dès cette année, d’un plan visant réutiliser au moins 30 % des eaux récupérés traitées, afin de renforcer les ressources en eau disponibles pour l’agriculture.

Tebboune a salué les efforts des agriculteurs, particulièrement durant la pandémie de COVID-19, où ils ont joué un rôle clé pour assurer un approvisionnement constant en produits agricoles. Il a également rappelé les initiatives de l’État pour accompagner les producteurs, notamment la revalorisation des prix d’achat des céréales et des légumineuses, la subvention des engrais à hauteur de 50 %, ce qui visent à encourager les agriculteurs face à la hausse des prix internationaux et l’électrification de milliers d’exploitations agricoles. 

En outre, pour renforcer la filière agricole, le Président a appelé à l’élargissement des surfaces cultivables, avec pour objectif de cultiver un million d’hectares supplémentaires d’ici 2027, principalement dans le sud du pays. Ces terres seront consacrées aux cultures stratégiques, en utilisant des techniques d’irrigation modernes pour garantir la souveraineté alimentaire.

Par ailleurs, il a souligné l’importance de la numérisation et de la collecte de données fiables pour orienter les politiques agricoles. À cet effet, le lancement d’un troisième recensement général de l’agriculture permettra d’évaluer avec précision les besoins et potentialités du secteur, en vue d’accélérer sa transformation. Le Chef de l’État a mis en avant les cultures stratégiques, notamment le blé dur, le maïs et les oléagineux, comme des priorités pour garantir l’autosuffisance en la matière. Il a souligné que l’instabilité des marchés mondiaux et la forte demande nationale justifient ces choix stratégiques.

 

Les banques appelées à s’ouvrir aux agriculteurs

 

Dans le même contexte, le chef de l’État a également encouragé les jeunes ingénieurs et entrepreneurs à investir dans des startups agricoles innovantes, qu’il considère comme des moteurs essentiels pour moderniser le secteur et atteindre les objectifs d’autosuffisance. « L’enthousiasme des jeunes dans l’agriculture moderne est un gage de réussite pour la renaissance agricole de l’Algérie », a-t-il affirmé. M. Tebboune a précisé que « L’Algérie est un pays prometteur, capable de réaliser l’autosuffisance alimentaire et de se hisser parmi les nations leaders dans ce domaine ».

Tebboune a ordonné au Premier ministre, Nadir Larbaoui, de clore définitivement le dossier du foncier agricole d’ici 2025. Il a également instruit les banques d’ouvrir des guichets spécifiques et de faciliter l’accès au crédit pour les agriculteurs afin de financer la construction de chambres frigorifiques pour le stockage des produits agricoles, dans le but de stabiliser le marché et lutter contre la spéculation.

D’ailleurs, le Président a insisté sur l’importance de fournir des données réelles pour mieux orienter les politiques publiques et optimiser la gestion des terres agricoles, tout en mettant fin aux litiges qui freinent leur exploitation optimale. Il a insisté sur la nécessité d’investir dans les industries de transformation, afin de valoriser les produits agricoles. « Nous devons éviter d’exporter des produits agricoles bruts », a-t-il martelé, soulignant que le développement d’une production nationale transformée permettra de mieux honorer les capacités de l’Algérie. 

 

Des solutions face à la hausse des prix de la viande rouge

 

Le chef d’Etat a insisté sur la nécessité de trouver des solutions durables pour lutter contre l’augmentation des prix des viandes rouges. Il a souligné l’importance de l’autosuffisance en matière de production de viande. « Il est impératif de cesser d’importer les moutons pour l’Aïd et de trouver une solution durable au problème de la cherté de la viande rouge, tout en garantissant la stabilité du marché du bétail ».

Tebboune a précisé qu’il ne mettait pas en cause les éleveurs, mais appelait à des réformes en profondeur dans le secteur de l’alimentation animale. « Nous devons trouver des solutions dans la filière de l’alimentation animale. De plus, nous devons être tous des gardiens de nos frontières, afin de protéger notre sécurité alimentaire », a-t-il ajouté.

Dans ce sens, le Président a également révélé que le secteur de l’agriculture a généré, cette année, un chiffre d’affaires de 37 milliards de dollars, un signe prometteur pour l’avenir économique du pays. « Cela prouve que la stratégie adoptée par notre pays pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures est sur la bonne voie », a-t-il affirmé. Par ailleurs, il a précisé que l’agriculture contribue à hauteur de 15 % au Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Algérie, tandis que l’industrie reste à 5 %.

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