Les directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant régularisation définitive du foncier agricole avant la fin de 2025 données au gouvernement lors de la célébration du 50e anniversaire de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et réitérées lors du dernier Conseil des ministres ont, prestement, été saluées par les agriculteurs de la wilaya de Béjaïa de manière unanime.

D’ailleurs, ces instructions ont, immédiatement, été suivies par la mise sur pied, par le ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, d’une commission nationale mixte de régularisation du foncier agricole où y siègent tous les acteurs concernés. Des ateliers ont même été installés et devraient travailler et formuler des propositions qui seront étudiées et suivies d’une feuille de route.

Tous les agriculteurs et professionnels du secteur, que le Jeune Indépendant a contactés à ce sujet, affirment que l’annonce du chef de l’Etat constitue à elle-même une grande avancée et estimant que ces mesures devraient régler toutes les contraintes auxquelles font face les agriculteurs, dont ceux activant dans le cadre des exploitations agricoles collectives (EAC) et les Exploitations agricoles individuelles (EAI) qui veulent encore investir. Autrement dit, le règlement de ces contraintes devrait libérer l’investissement dans ce domaine stratégique.

Ces derniers ont, également, salué les mesures facilitant l’acquisition des intrants agricoles et le financement adopté durant ces dernières années à l’égard des fellahs, lesquelles mesures ont permis, de l’avis de ces derniers, d’accélérer le rythme de la croissance du secteur» et permettra d’assurer l’autosuffisance alimentaire à court terme et la sécurité alimentaire ou une souveraineté alimentaire à long terme.

C’est le cas de Rabiaâ Abdelouhab, secrétaire général par intérim du bureau de wilaya de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), qui affirme que «les agriculteurs attendent avec impatience l’application des directives du Président sur le terrain». Et d’ajouter : «Avec l’assainissement du foncier agricole, les paysans qui souhaitent investir pourront le faire sans contrainte, puisque le droit de jouissance des terres agricoles sera étendu à 99 ans renouvelable au lieu de 40 ans, comme cela est en vigueur depuis 2012, avec obligation de formuler une demande de renouvellement deux années avant la fin du contrat, toujours avec un droit de préemption».

Selon le président de l’Office interprofessionnel des céréales du bureau local, Akli Amzal, «cette série de mesures visant la régularisation du foncier agricole qui a été suivie par l’installation d’une commission nationale mixte est une très bonne nouvelle pour les agriculteurs dans la mesure où elle permettra de dégager des solutions réelles, adéquates, voire définitives, surtout pour les agriculteurs qui voudraient étendre leur investissement, d’autant que beaucoup de dossiers sont en attente de règlement et remisés dans les tiroirs des services concernés après étude et vérifications». Certains ont même renouvelé leurs dossiers en perspective de cette opération avant son ajournement, a-t-il fait savoir.

Amzal a, ensuite, « salué » les décisions du Président qui lèveront les contraintes qui freinent les élans d’investissement des professionnels du secteur et marquera ainsi une nouvelle étape dans le domaine de l’investissement agricole qui est un secteur « hautement stratégique pour le pays ». Notre interlocuteur estime, pour le reste, que «la commission mixte, installée par le ministre de l’Agriculture, du Développement Rurale et de la Pêche, permettra, assurément, de clarifier et d’assainir la situation des paysans et mettra fin à leur attente et l’incertitude vécues durant ces dernières années », comme il estime, également, que «l’adoption d’une telle vision aura incontestablement un impact positif sur les pays et par, conséquent, sur le pouvoir d’achat du citoyen et assurera manifestement, la sécurité alimentaire».

Pour l’ancien président du bureau de wilaya de l’UNPA, qui est président de la Chambre d’agriculture, Arezki Iskounène, «la déclaration du président de la République lors de la célébration du 50e anniversaire de la création de l’UNPA selon laquelle le dossier du foncier agricole sera, définitivement, réglé avant la fin de l’année 2025, est une excellente nouvelle». Pour ce responsable, «ce sera un tabou qui sera brisé, car son règlement avait été mis en avant, mainte fois, durant l’époque précédente mais il n’a pas été suivi de faits vu sa complexité ou peut-être par manque de volonté».

Iskoune estime qu’«une telle entreprise devrait régler aussi le droit de jouissance pour une longue durée et sur des superficies réelles, car plusieurs exploitants agricoles ont, hélas,  été lésés par les Domaines lors de l’établissement des plans parcellaires en incluant même les parties qui ont été soit expropriées dans le cadre des grands projets structurants de la wilaya, tels que la pénétrante autoroutière, le dédoublement de la voie ferrée ou les superficies qui ont été grignotées par la mer ou l’oued Soummam».

Selon toujours notre interlocuteur, «ce sera aussi l’occasion de régler le problème de blocage des demandes d’autorisation de forage, le transfert de propriété et de succession en cas de décès où l’on exige des successeurs le paiement de 200 millions de centimes, sous peine d’expulsion d’action en justice».

 

 

The post Assainissement du foncier agricole : Les nouvelles mesures vont libérer l’investissement à Béjaïa  appeared first on Le Jeune Indépendant.