Les combats au Soudan, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), sont entrés samedi  dans leur deuxième semaine, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés. En dépit des multiples appels de la communauté internationale, aucun cessez-le-feu ne tient. 

La capitale Khartoum, privée en grande partie d’électricité et d’eau courante, a été secoué hier matin par de fortes explosions, succédées par des échanges de tirs dans différents quartiers, selon des médias.

Les violences ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires redoutés.

Avant-hier, l’armée a annoncé avoir “accepté un cessez-le-feu de trois jours” pour l’Aïd al-Fitr.

Auparavant, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avaient appelé à un cessez-le-feu. Mais une nouvelle fois, l’armée et les FSR n’ont pas respecté leurs engagements de faire une pause pour permettre aux civils de fuir et aux pays étrangers de rapatrier leurs ressortissants. 

Le bilan encore très provisoire s’élève à 413 morts et 3.551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Depuis avant-hier toutefois, les plans d’évacuation s’accélèrent: les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont déployé des forces dans les pays voisins, et l’Union européenne envisage de prendre de mesures similaires.

L’armée soudanaise a annoncé “des opérations d’évacuation dans les prochaines heures”. “Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine évacueront leurs diplomates et leurs ressortissants avec leurs avions militaires”, a-t-elle précisé.

“Les diplomates saoudiens sont déjà partis par voie terrestre vers Port-Soudan”, sur la côte, avant de rejoindre en avion l’Arabie saoudite, et les diplomates jordaniens prendront ensuite la même route, selon l’armée.

De leur côté, les FSR du général Daglo ont indiqué être “prêtes à ouvrir tous les aéroports du Soudan” pour ces évacuations. Mais nul ne sait aux mains de qui et dans quel état sont les aéroports et les bases aériennes du Soudan, théâtre de violents combats depuis le premier jour du conflit.

Les deux généraux qui avaient pris le pouvoir lors du coup d’Etat de 2021 sont désormais engagés dans une lutte sans merci. Ils ont été incapables de s’accorder sur l’intégration des paramilitaires du général Daglo aux troupes régulières du général Burhane, après des semaines de négociations politiques sous égide internationale.

En conséquence, l’armée a sorti ses avions de combat pour frapper des bases des FSR dans des quartiers résidentiels de Khartoum. Le général Daglo a lui envoyé dans la capitale des colonnes de blindés et des milliers de combattants des FSR.

 

 

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