Après plusieurs jours de bombardements et de siège, l’hôpital Al-Shifa, le plus important de la ville de Ghaza, a été pris d’assaut ce mercredi matin par les forces d’occupation sionistes avec un feu vert américain.
Le ministère de la Santé palestinien a affirmé que des soldats sionistes étaient rentrés dans l’établissement hospitalier avec leurs chars. Un acte criminel, sans précédent, interdit par la loi internationale qui s’ajoute à la longue liste de crimes barbares commis par Israël contre les civils dans la bande de Ghaza.
Plusieurs hôpitaux de Ghaza sont bombardés et assiégés, selon l’agence de presse palestinienne Wafa, qui a rapporté que l’armée d’occupation a lancé un raid sur l’hôpital Al-Shifa, plus grand complexe hospitalier de l’enclave où s’entassent des milliers de personnes, patients mais aussi personnes déplacées notamment du nord de la bande.
«Je suis dans l’hôpital et je vois des dizaines de soldats et de commandos aux urgences et à la réception et il y a des chars qui sont entrés dans le complexe de l’hôpital», a déclaré Youssef Abul Reesh, haut responsable du ministère de la Santé à Ghaza, appelant l’ONU et la communauté internationale à intervenir «immédiatement » pour mettre fin à cette opération.
Plusieurs milliers de personnes, malades, personnels et civils déplacés par la guerre s’entassent sur le site de l’hôpital Al-Shifa, qui était encerclé par l’armée israélienne depuis plus de cinq jours. Des chars israéliens sont désormais entrés à l’intérieur de l’hôpital, postés devant différents services dont celui des urgences. Ces derniers jours déjà, les générateurs ont cessé de tourner faute de carburant, dont aucune goutte n’est entrée à Ghaza depuis le 7 octobre, car deux jours plus tard, Israël avait imposé un «siège complet» aux 2,4 millions d’habitants de la bande de Ghaza.
Selon des médias palestiniens, un millier de personnes sont désormais sur la grande esplanade du complexe hospitalier, mains en l’air. Certains ont été déshabillés par des soldats sionistes. À l’intérieur de la structure hospitalière, dans les couloirs des différents départements, les soldats tirent des coups de feu en allant de pièce en pièce. Des femmes, des enfants en pleurs sont fouillés. D’autres doivent passer sous une borne équipée d’une caméra de reconnaissance, les mêmes qui ont été installées le long des couloirs d’évacuation vers le sud de la bande de Ghaza, selon les mêmes sources.
Le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré qu’au moins 179 martyrs avaient été enterrés hier dans une fosse commune. «Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées » en électricité, a-t-il déclaré avant l’assaut israélien.
Le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne a indiqué, dans un communiqué, que les autorités à Ghaza tiennent «l’occupation israélienne, la communauté internationale et les Etats-Unis entièrement responsables de la sécurité des milliers de membres des équipes médicales, blessés, déplacés dans l’enceinte», mettant en garde contre un massacre à l’hôpital.
Par ailleurs, des organisations internationales et humanitaires ont condamné cet acte qui s’apparente à des crimes de guerre. L’ONU, l’OMS et la Croix-Rouge ont exprimé leurs inquiétudes quant à la sécurité des civils et des équipes médicales.
« Les hôpitaux ne sont pas des champs de bataille », s’est indigné Martin Griffiths, responsable des opérations humanitaires d’urgence de l’ONU sur X, ajoutant qu’il est « horrifié par les informations faisant état de raids militaires à l’hôpital al-Shifa à Ghaza». « La protection des nouveau-nés, des patients, du personnel médical et de tous les civils doit primer sur toute autre préoccupation », a-t-il insisté.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont dits «extrêmement inquiets » de l’impact sur les personnels médicaux, les patients et les civils qui ont trouvé refuge dans l’hôpital.
Le CICR rappelle que « les patients, le personnel médical et les civils doivent être protégés à tout moment » et précise être en contact « avec les autorités concernées ». Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé que « les informations sur une agression militaire dans l’hôpital d’Al-Shifa sont profondément préoccupantes », soulignant que l’OMS avait une nouvelle fois perdu le contact avec le personnel de santé de l’hôpital. «Nous sommes extrêmement inquiets pour leur sécurité et celle de leurs patients », a-t-il ajouté.
«Feu vert» américain !
L’Etat sioniste, qui prétexte que l’hôpital Al-Shifa «abrite des infrastructures stratégiques du Hamas », a été soutenu hier par la Maison Blanche qui a assuré que le Hamas et le Jihad islamique avaient «un centre de commandement et de contrôle depuis l’hôpital Al-Shifa ».
Pour le Hamas, l’adoption par la Maison Blanche du faux récit de l’occupation selon lequel la résistance utilise le complexe médical al-Shifa à des fins militaires, a donné le feu vert à l’occupation pour commettre davantage de massacres contre les civils. Il convient de rappeler que le mouvement de la résistance et le ministère de la Santé à Ghaza démentent ces allégations et ont, à plusieurs reprises, réclamé la visite de «commissions d’enquêtes internationales».
Depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, les bombardements israéliens ont tué 11 320 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4 650 enfants, selon un bilan officiel.
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