Six mois après la demande de son procureur en chef, Karim Khan, la Cour pénale internationale (CPI), a émis ce jeudi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahou, et l’ex-ministre de la Défense Yoav Galant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.

Le tribunal basé à La Haye a accusé les deux hauts responsables sionistes d’une série de «crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis entre le 8 octobre 2023 au moins et le 20 mai 2024 au moins, jour où l’Accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt», indique un communiqué de presse publié sur le site Internet de la CPI.

Les mandats d’arrêt ont été classés « secrets », afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour. Mais « la chambre considère qu’il est dans l’intérêt des victimes et de leurs familles qu’elles soient informées de l’existence des mandats », a-t-elle expliqué. Elle a également précisé que la décision de publier ces informations a été prise parce que  «des comportements similaires à ceux mentionnés dans le mandat d’arrêt semblent se poursuivre», faisant référence à l’agression continue de l’entité sioniste contre Gaza et aux massacres perpétrés au quotidien contre les civils. 

C’est la première fois depuis sa création en 2002 que la Cour émet des mandats d’arrêt contre de hauts responsables alliés à l’Occident. Le 20 mai dernier, le procureur en chef de la CPI, Karim Khan, avait annoncé avoir déposé une demande de mandats d’arrêt contre Netanyahou et Gallant. 

Il est souligné que les recours déposés par l’entité sioniste rejetant la compétence de la CPI ont été rejetés.

Même si l’entité sioniste n’est pas membre de la CPI, la Cour peut enquêter sur des individus israéliens pour des crimes commis en Palestine occupée, qui comprend la bande de Gaza, la Cisjordanie et Al Qods-Est, puisque l’État de Palestine est membre de cette institution internationale depuis 2015.

Les 124 États signataires du Statut de Rome, traité instituant la Cour, sont désormais tenus d’arrêter les individus recherchées et de les remettre à la CPI à La Haye. Un procès ne peut pas commencer par contumace. 

La Cour n’a toutefois pas de pouvoir d’exécution. Elle compte sur la coopération des États membres pour arrêter et traduire les suspects. 

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a rapidement déclaré que son pays était prêt à exécuter les mandats d’arrêt.

Après l’émission de ces mandats d’arrêt, les réactions se sont multipliées, et plusieurs pays occidentaux ont exprimé leur total coopération avec la CPI.

 

Les États-Unis agissent hors la loi internationale

Du côté des États-Unis, Washington, qui aide militairement l’armée d’occupation sioniste dans  l’exécution de son entreprise  génocidaire à Gaza, apporte un soutien indéfectible aux dirigeants sionistes et n’a pas hésiter à menacer les juges de la Cour pénale international ainsi que les pays occidentaux qui tenteraient d’appliquer cette décision.

«Les États-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour (pénale internationale) d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens» a réagi un porte-parole du Conseil de sécurité national de la Maison Blanche.

 «Nous restons profondément préoccupés par l’empressement du procureur à réclamer des mandats d’arrêt et par les erreurs troublantes dans le processus qui a mené à cette décision», a-t-il ajouté dans un communiqué, estimant que «la CPI n’était pas compétente juridiquement dans cette affaire».

Une position suivie par l’Argentine. Dans un communiqué, la présidence  a fait savoir que les mandats d’arrêts de la CPI, selon elle, «ignorent le droit légitime d’Israël à se défendre face aux attaques constantes d’organisations terroristes».

 

 L’UE prône l’application des décisions de la CPI

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, estime quant à lui que les mandats d’arrêt en question doivent être « respectés et appliqués ». « Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’une cour, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale. Et la décision de la cour doit être respectée et appliquée », a-t-il ajouté.

La France quant à elle, par l’intermédiaire du Quai d’Orsay est restée assez vague. Paris a «toujours soutenu les actions de la Cour» mais que les mandats d’arrêt constituaient «une question juridique complexe» et que la situation nécessitait donc «beaucoup de précautions juridiques».

Par ailleurs, l’aviation criminelle sioniste a une nouvelle fois frappé le nord de la bande de Gaza, faisant des dizaines de victimes. Pour l’heure, près de 66 ont été recensées dans le raid sur Beit Lahia. 

L’armée d’occupation sioniste se concentre sur le nord de l’enclave palestinienne pour empêcher le retour des civils. Dans la matinée d’hier, un bombardement israélien sur Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, à proximité de l’hôpital Kamal Adwan, a fait des dizaines de morts et de nombreux blessés. Plusieurs personnes sont encore portées disparues. 

 Selon des informations d’Al-Jazeera, «l’occupation a commis un nouveau massacre qui a fait 66 martyrs, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 100 blessés suite à la destruction d’un quartier résidentiel à proximité de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord du pays». 

Le média Al-Mayadeen évoque de son côté un bombardement israélien sur le quartier Cheikh Radwan qui a fait 22 morts.

 Parallèlement à ces deux bombardements, l’armée israélienne continue ses opérations à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. 

 

L’armée d’occupation terroriste pilonne le nord de la bande de Gaza 

Depuis le 6 octobre dernier, l’armée sioniste intensifie ses efforts de guerre sur le nord de l’enclave palestinienne, notamment vers le camp de Jabalia et à Beit Lahia, afin d’empêcher le retour des civils.

Les massacres se poursuivent sans relâche. Le 18 octobre, un bombardement israélien sur le nord de la bande de Gaza a fait des dizaines de morts. Le 28 octobre dernier, une pilonnage israélien sur un immeuble résidentiel à Beit Lahia a fait au moins 109 morts, dont 25 enfants. Le 20 octobre, un bombardement de l’armée sioniste avait déjà fait 73 morts dans une zone résidentielle de Beit Lahiya, ville de 89.000 habitants où, comme dans le reste du nord de la bande de Gaza, les secouristes ne peuvent plus travailler en raison de leur ciblage systématique par les Israéliens.

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