La lutte contre le terrorisme et le radicalisme, qui continuent de peser lourdement sur l’Afrique, exige une mobilisation collective et des actions concrètes. C’est ce qu’a affirmé, ce samedi, à Alger, Noureddine Benbraham, président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC).
Dans son discours d’ouverture de la rencontre du programme annuelle des jeunes Africains contre le terrorisme, Benbraham a dressé un tableau alarmant, mais lucide des défis auxquels l’Afrique est confrontée. Il a mis en lumière les points communs entre les nations africaines, en l’occurrence des défis socio-économiques qui fragilisent particulièrement les jeunes, offrant ainsi un terreau fertile pour les réseaux terroristes et radicalisâtes, affirmant : « Le contexte actuel africain est un contexte commun, face à des défis communs pour la protection de nos pays afin de contrer cette menace permanente qui est le terrorisme et le radicalisme ». Il a ajouté : « La vulnérabilité de nos jeunes est une opportunité pour les réseaux terroristes de recruter massivement. Nous devons offrir une alternative crédible et des perspectives d’avenir solides », appelant à un effort collectif pour contrer cette menace.
Il a également insisté sur la nécessité de s’adapter aux réalités locales en renforçant les liens entre les différents acteurs : société civile, gouvernements nationaux et organisations internationales. Cette synergie, selon lui, est essentielle pour synchroniser les efforts et répondre efficacement aux besoins pressants des populations africaines.
Il a cité, à titre d’exemple, l’expérience algérienne en déclarant qu’« en Algérie le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instauré l’observatoire de la société civile pour dynamiser ces relations sociétale en partenariat avec le gouvernement au niveau national et international
Il s’agit également de capitaliser l’expérience algérienne acquise durant ces dix années de la tragédie nationale, afin de promouvoir les bonnes pratiques et de mobiliser les jeunes contre le crime organisé, la drogue, la traite des êtres humains et le trafic d’arme. En outre, il a présenté des initiatives concrètes visant à sensibiliser les jeunes et prévenir leur radicalisation. Il a également rappelé les efforts entrepris en Algérie, notamment en partenariat avec le ministère de la Justice pour protéger les jeunes incarcérés de toute influence radicale. « Nous avons travaillé directement avec les jeunes dans les prisons pour leur offrir des perspectives éducatives et professionnelles, afin qu’ils ne tombent pas dans le piège du radicalisme », a-t-il souligné.
Il a également insisté sur l’importance d’un discours adapté à la jeunesse, en utilisant des canaux de communication modernes et un langage qui résonne avec leurs aspirations. « Si nous ne parlons pas leur langage, ils se tourneront vers ceux qui leur offrent un récit séduisant mais destructeur », a averti Benbraham.
Pour Benbraham, la paix en Afrique ne peut se contenter de rester un idéal ou un sujet de discours. Elle nécessite un engagement quotidien, ancré dans des actions concrètes. Il a mis en avant l’importance de promouvoir une éducation de qualité, une intégration économique et une culture équilibrée, notamment en matière religieuse, pour prévenir toute dérive vers le radicalisme. Martelant : « Nous avons payé cher pour notre liberté et notre indépendance. Aujourd’hui, il est impératif de construire un avenir pour que nos jeunes ne soient pas des cibles, mais des acteurs du changement », insistant sur l’importance d’une prise de conscience collective.
Il a dans ce sens présenté une série d’actions pratiques, notamment le lancement de réseaux de travail pour échanger sur les bonnes pratiques et développer des projets communs. Parmi les thématiques prioritaires, figurent l’intégration économique, la lutte contre la migration massive, la gestion des impacts du changement climatique, et la protection des populations vulnérables face à ces nouveaux défis. Il a insisté sur l’importance pour renforcer la résilience des populations face aux défis sécuritaires. Déclarant qu’« aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique a besoin de renforcer ses capacités collectives pour bâtir une base culturelle solide contre le radicalisme et le crime organisé ».
Benbraham a exprimé son optimisme quant à l’impact de ces initiatives, tout en rappelant que la lutte contre le terrorisme est un travail de longue haleine, affirmant que « ce n’est qu’en œuvrant ensemble, en tirant les leçons de nos expériences passées et en impliquant activement notre jeunesse, que nous pourrons relever les défis de demain ».
Il convient de noter que cette rencontre, qui s’est tenue au au siège de la Banque nationale de l’habitat (BNH) à Alger, a été organisée par le Réseau de la société civile pour le dialogue et le bon voisinage algéro-africain, en collaboration avec le Centre de l’union africaine pour la lutte contre le terrorisme, en partenariat avec l’ONSC.
L’objectif étant de créer un espace de dialogue et de réflexion, rassemblant des jeunes leaders africains venus de différents pays africains pour discuter des défis contemporains liés à la prévention et à la lutte contre le terrorisme, tout en explorant des solutions innovantes pour renforcer la stabilité et la sécurité sur le continent. A cette occasion, les experts ont présenté des analyses approfondies et des perspectives stratégiques sur le phénomène du terrorisme et les mécanismes de lutte contre celui-ci, contribuant ainsi à enrichir les débats et à renforcer l’interaction entre les participants.
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