Les syndicats de l’éducation nationale ont les yeux braqués sur le nouveau ministre du secteur, Mohamed Seghir Saâdaoui. Leurs attentes sont grandes et se concentrent principalement sur les questions sociales, professionnelles et pédagogiques. Ce qui place la barre haut pour ce nouveau responsable, appelé à gérer plusieurs dossiers en suspens.
La nomination de Mohamed Seghir Saâdaoui en tant que ministre de l’Education nationale suscite des attentes parmi les syndicats enseignants. Ces derniers espèrent des actions concrètes aux préoccupations des travailleurs du secteur. En effet, l’année 2024 n’a pas été de tout repos pour l’ancien ministre Abdelhakim Belabed, à la tête du secteur depuis 2021, qui a été chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de mener à bien la nouvelle stratégie du système pédagogique de l’éducation, visant à rendre l’école algérienne davantage performante et plus développée, et ce à travers de nombreux changements dans le système éducatif.
Le nouveau ministre a du pain sur la planche et aura à relever plusieurs défis. Contacté par le Jeune Indépendant, Yazid Bouanane, chargé de l’information du Conseil national autonome des directeurs des lycées (CNADL), estime que les hautes autorités du pays, à leur tête le chef de l’Etat, sont seules habilitées à évaluer la performance de l’ancien ministre, M. Belabed, et à juger de la capacité et des compétences du nouveau ministre, Mohamed Seghir Saâdaoui, pour faire avancer le secteur et réaliser un saut qualitatif.
Par conséquent, il considère ce changement comme « normal », d’autant plus que l’ancien ministre a occupé ce poste pendant près de quatre ans. « En tant que Conseil national autonome des directeurs de lycées (CNADL), nous souhaitons au nouveau ministre plein succès dans ses nobles fonctions à la tête du ministère. Nous exigeons néanmoins qu’il soit entouré de cadres compétents et expérimentés, disposant d’une connaissance approfondie des problèmes du secteur afin de traiter les dossiers qui sont restés en suspens tout au long des mandats de ses précédents », souhaite-t-il.
Bouanane considère que le nouveau ministre, ayant occupé pendant une période significative le poste de conseiller auprès du président de la République chargé de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, est supposé être déjà bien informé sur la plupart des dossiers et points stratégiques liés au secteur. « Nous attendons donc de lui et de son équipe qu’ils ouvrent un dialogue réel avec les syndicats du secteur pour examiner les revendications conservées en suspens, accumulées dans le bureau du ministre sans être traitées avec l’efficacité attendue », indique-t-il, ajoutant que son syndicat espère voir le secteur évoluer concrètement, avec la mise à disposition de tous les moyens matériels, humains et financiers nécessaires car, dit-il, il s’agit d’un secteur stratégique.
Pour le syndicaliste, il est impératif d’accélérer l’adoption du statut particulier des corps de l’éducation et du régime indemnitaire qui l’accompagne, afin de revaloriser les enseignants socialement et matériellement, tout en assurant une stabilité totale dans le secteur de l’éducation, lequel a connu des crises et des problèmes pendant plusieurs années.
La mise en œuvre de ces mesures, souligne-t-il, doit également être rapide, conformément aux engagements pris par le président de la République lors de sa campagne électorale et lors du premier Conseil des ministres au début de son mandat. « Cela permettra de barrer la route aux tentatives de déstabilisation et aux manœuvres de certains acteurs visant à maintenir la situation actuelle et à perpétuer les déséquilibres causés par le statut de 2012 et le chaos qu’il a engendré dans les établissements », appuie-t-il.
Par ailleurs, le syndicaliste regrette le fait que les revendications sociales et professionnelles exprimées par le syndicat qu’il représente sont restées lettre morte. Il attend donc du ministre actuel de les examiner en urgence afin d’assurer aux directeurs de lycées, en tant qu’agents de l’Etat, une stabilité professionnelle leur permettant d’accomplir leurs tâches dans le respect de la loi, avec sérénité et dans des conditions favorables.*
Bouanane assure la pleine disposition du CNADL à fournir toutes les propositions et consultations susceptibles de contribuer à résoudre tous les problèmes du secteur, à réaliser le saut qualitatif attendu et à surmonter les obstacles entravant son développement.
Pour sa part, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), attend l’ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux. « C’est notre principale revendication, car il y a beaucoup de problèmes dans le secteur au niveau national et surtout local », fait-il savoir.
Selon lui, les syndicats, notamment le SATEF, appellent à des réformes structurelles pour améliorer les conditions salariales et répondre à l’érosion du pouvoir d’achat des enseignants. La finalisation de ces réformes, estime-t-il, est vue comme un pas crucial pour stabiliser le secteur.
Il faut dire que, depuis quelques années, les revendications se multiplient dans le secteur de l’éducation et les aspirations des syndicats du secteur attendent d’être traduites en actions concrètes.
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