La première édition de la Journée du Rif s’est tenue, ce samedi, à Alger, sous le thème « République du Rif et droit de recouvrer son indépendance ». Cet événement a réuni des représentants politiques et militants de divers pays africains, affirmant un soutien ferme à la cause rifaine, tout en dénonçant la répression exercée par le régime makhzénien.

Lors de son intervention, Youba El Ghadioui, chef du Parti national du Rif, a souligné que le Rif ne cherche pas à se séparer du Maroc. « Parler de séparation supposerait que nous ayons un jour appartenu à ce régime fonctionnel qu’est le Maroc, une entité implantée au service des puissances coloniales. Or, l’histoire démontre le contraire », a-t-il affirmé.

El Ghadioui a rappelé que depuis sa création, le régime marocain n’a cessé de servir des agendas étrangers au détriment des populations locales, notamment les Rifains et les Sahraouis. Il a dénoncé les alliances historiques entre le sultanat alaouite et les forces coloniales françaises et espagnoles, qui ont contribué à l’écrasement de la République du Rif, décrite comme un symbole de dignité et de liberté sous la direction d’Abdelkrim El-Khattabi.

Selon le même responsable, la répression exercée par le régime makhzénien contre les Rifains se manifeste par l’interdiction faite à certains d’entre eux de se rendre dans leur région d’origine et par l’emprisonnement de ceux qui partagent leurs convictions. Il a ajouté que les Rifains retrouveront leur liberté de visiter le Rif une fois celui-ci libéré du joug des Alaouites, un rêve qu’ils réaliseront.

Le chef du Parti a également mis en lumière le rôle joué par le sultan Youssef Alaoui dans la répression du peuple rifain. Selon lui, ce dernier a mobilisé 400 000 mercenaires marocains pour soutenir les forces coloniales contre la République du Rif, qui a brièvement existé entre 1921 et 1926. Pendant que les Rifains résistaient à l’occupation, le sultan célébrait avec les oppresseurs à Paris.

El Ghadioui a insisté sur l’importance de reconnaître la République du Rif comme la première république indépendante d’Afrique du Nord, un épisode historique qui témoigne de la quête rifaine pour la liberté et l’autodétermination.

La Journée du Rif a également été marquée par la participation de nombreuses personnalités politiques et représentants internationaux, dont un ministre sud-africain, le président du Parti de la Communauté du Mozambique, ainsi que des représentants de la République arabe sahraouie démocratique. Plusieurs partis politiques algériens et députés ont également assisté à l’événement, témoignant de leur solidarité avec la cause rifaine.

Youba El Ghidioui a lancé un appel poignant aux personnalités présentes lors de la « Journée du Rif », ainsi qu’aux représentants des partis algériens et africains, les exhortant à soutenir le peuple rifain, victime d’un génocide systématique orchestré par le régime marocain dans un silence international déplorable. Il a plaidé pour une position affirmant que le Sahara occidental et le Rif constituent les dernières colonies en Afrique.

Dans ce cadre, il a déclaré : « Notre cause est la vôtre, elle s’inscrit dans la lutte du continent africain contre le colonialisme et ses instruments. Le Rif et le Sahara occidental sont deux blessures ouvertes dans le corps de l’Afrique, et elles ne guériront qu’avec l’indépendance. »

Il a tenu, à la fin de la rencontre, saluer les positions constantes et principes inébranlables de l’Algérie, décrite comme un bastion des mouvements de libération.

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