Dans une lettre adressée mardi soir au président de l'AG de l'ONU, M. Philémon Yang, M. Lazzarini, a écrit: "Le 7 décembre 2023 et le 22 février 2024, j'ai écrit au président de l'Assemblée générale que la capacité de l'UNRWA à mettre en œuvre son mandat était menacée. Aujourd'hui, je dois vous informer que l'Agence fait l'objet d'une telle attaque physique, politique et opérationnelle - sans précédent dans l'histoire des Nations unies - que la mise en œuvre de son mandat pourrait devenir impossible sans une intervention décisive de l'Assemblée générale".
Et de poursuivre: "Les habitants de Ghaza disent que l'UNRWA est le seul pilier de leur vie encore debout. L'UNRWA a contribué à assurer la survie de Ghaza jusqu'à présent, entretenant l'espoir d'une solution politique.
Mon personnel a donné bien plus que ce que nous sommes en droit de lui demander".
Cependant, l'adoption par l'entité sioniste de deux lois sur l'UNRWA "prive en effet l'UNRWA des protections et des moyens essentiels à son fonctionnement".
"Cette législation intervient après une année de mépris flagrant pour la vie du personnel de l'UNRWA, ses locaux et ses opérations humanitaires à Ghaza, et après d'intenses campagnes diplomatiques menée par (l'entité sioniste) visant les donateurs de l'UNRWA par la désinformation afin de saper son financement", rappelle le patron de l'UNRWA.
Et d'avertir encore: "Cette évolution risque d'entraîner l'effondrement des opérations de l'UNRWA en Cisjordanie (y compris El-Qods occupée) et à Ghaza, et de compromettre gravement l'ensemble de l'opération humanitaire des Nations unies à Ghaza, qui repose sur la plate-forme de l'UNRWA. En l'absence de toute alternative viable à l'Agence, ces mesures aggraveront les souffrances des Palestiniens".
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, "la violence s'intensifie en Cisjordanie, où la destruction (par l'occupant sioniste) des infrastructures publiques inflige une punition collective à la population civile. La guerre a débordé et s'est intensifiée au Liban".
"Le démantèlement de l'UNRWA aura un impact catastrophique sur la réponse internationale à la crise humanitaire à Ghaza", a encore mis en garde M. Lazzarini avant d'ajouter: "Il sabotera également toute chance de redressement".
Selon le chef de l'UNRWA, "l'Agence fait également l'objet d'attaques physiques intenses à Ghaza. Au moins 237 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués. Plus de 200 locaux ont été endommagés ou détruits, tuant plus de 560 personnes cherchant la protection de l'ONU. Des dizaines de membres du personnel de l'UNRWA ont été arrêtés et disent avoir été torturés".
"Dans ces conditions intenables, je sollicite le soutien des Etats membres, à la mesure de la gravité de la situation et des risques, afin de garantir la capacité de l'Agence à remplir pleinement le mandat qui lui a été confié par l'Assemblée générale" de l'ONU, conclut M. Lazzarini dans sa lettre.