La décision des juges de la CPI de délivrer des mandats d'arrêt contre deux responsables sionistes "mérite le soutien de la communauté internationale", a déclaré Human Rights Watch, relevant que ces mandats "rompent avec l'idée selon laquelle certains individus sont hors d'atteinte de la loi".
"Ceci est d'autant plus important compte tenu des tentatives flagrantes d'entraver le travail de la Cour pour faire avancer la justice", a déclaré Balkees Jarrah, directrice adjointe du programme Justice internationale à Human Rights Watch.
Selon cette ONG, la capacité de la CPI à remplir efficacement son mandat dépendra de "la volonté des gouvernements de soutenir la justice, quels que soient les lieux où les abus sont commis et les personnes qui les commettent".
Les juges de la Cour ont conclu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le "chef du gouvernement" d'occupation sioniste, le dénommé Benjamin Netanyahu et son ancien "ministre" de la Défense Yoav Gallant, sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Ghaza depuis au moins le 8 octobre 2023, affirme l'organisation, précisant, à ce propos, qu'il s'agit notamment "des conditions de famine imposée aux civils, des attaques intentionnelles contre la population civile, de meurtres et de persécution".
Rappelant que la CPI n'a pas de force de police propre et qu'elle doit compter sur les Etats pour l'aider à procéder à des arrestations, HRW souligne que "tous les pays membres de la CPI sont tenus de coopérer à l'arrestation et à la remise des personnes recherchées par la Cour". L'ONG relève, à ce titre, que la décision d'émettre les mandats intervient alors que la Cour "fait face à une pression sans précédent".
"En avril, alors que l'on pensait que les mandats étaient imminents, 12 sénateurs américains ont menacé de sanctionner Karim Khan (Procureur de la CPI) s'il poursuivait des procédures" contre des responsables sionistes, rappelle cette organisation de défense des droits humains, soutenant que le 4 juin, la Chambre des représentants des Etats-Unis a même adopté un projet de loi visant à imposer des sanctions à la CPI, à ses fonctionnaires et à ceux qui soutiennent les enquêtes de la Cour impliquant des citoyens américains ou des alliés.
Fin mai, le quotidien britannique "The Guardian" a révélé au grand jour la guerre secrète menée par l'entité sioniste contre la CPI, et ses sombres méthodes allant de l'espionnage au piratage informatique et à l'intimidation pour tenter de "faire dérailler l'enquête" sur les crimes de guerre perpétrés en Palestine occupée.
Le bureau du Procureur a dénoncé les menaces, notant que la CPI pouvait également poursuivre des individus pour entrave à la justice.
Le 14 juin, 94 pays membres de la CPI ont exprimé leur "soutien indéfectible" à la Cour face à ces menaces. Cette déclaration commune faisait suite à des expressions similaires de soutien de la part de plusieurs pays membres de la CPI, y compris des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, du Haut représentant de l'Union européenne, d'experts des Nations unies et de groupes non gouvernementaux.
"Les pays membres de la CPI devraient à nouveau réaffirmer leur engagement à défendre la Cour, ses fonctionnaires et ceux qui coopèrent avec elle contre toute ingérence et pression politique", a plaidé Human Rights Watch.