Gestion des déchets: appel à accélérer la transition vers une nouvelle vision

 

ALGER - Plusieurs membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé, lundi, à accélérer la transition vers la nouvelle vision apportée par le nouveau projet de loi sur la gestion des déchets, pour promouvoir l'activité et lancer des investissements dans le domaine de l'économie circulaire.

Les députés sont intervenus lors d'une plénière de l'APN, consacrée à la présentation et au débat du projet de loi modifiant et complétant la loi 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, présidée par le vice-président de l'Assemblée, Zouhaier Nasri, en présence de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb et de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar.

A cette occasion, plusieurs députés ont souligné l'importance des amendements proposés dans le cadre du projet de loi, insistant sur la réunion des conditions propices et les ressources humaines et matérielles nécessaires pour concrétiser la vision apportée par ce texte visant la construction d'une économie verte à travers la valorisation et le recyclage des déchets.

Ils ont en outre appelé à associer les centres de recherche universitaires à l'effet de développer le concept de l'économie circulaire, d'ouvrir le secteur de la collecte des déchets au privé, et de moderniser le processus de valorisation des déchets par la création de plateformes numériques.

A ce propos, le député du Parti du Front de libération nationale (FLN), Yagoubi Benamar a affirmé l'importance de la vision apportée par le projet de loi, qui vise à bâtir une économie verte et à préserver la santé publique, relevant dans ce cadre la nécessité d'impliquer le secteur privé pour atteindre cet objectif.

Il a également estimé que la concrétisation de ce projet de loi nécessiterait la mise en place de mesures pratiques et des plans au niveau des communes en vue d'une collecte régulière des déchets, en sus de l'élaboration d'un plan national global pour le traitement des eaux usées.

De son côté, le député du Rassemblement national démocratique (RND), Sofiane Faid a salué l'importance accordée à l'économie circulaire dans le projet de loi, soulignant son rôle dans la création de la richesse et de l'emploi, tout en contribuant à l'élimination de la pollution.

"Nous partageons cette orientation du Gouvernement, car les études indiquent que l'économie circulaire mondiale atteindra plus de 4.000 trillions USD et créera plus de six (6) millions d'emplois directs et indirects d'ici 2030", soutient le membre de l'APN.

Pour le même groupe parlementaire, le député Halim Bencharif a appelé à encourager l'investissement dans le domaine de gestion des déchets et à permettre aux communes de créer " des décharges régulières".

De son côté, le député Messaoud Zerfaoui du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a indiqué que le nouveau texte apporte plusieurs articles positifs, mettant en avant l'importance d'assurer tous les moyens humains et matériels, en vue de concrétiser le nouveau projet de loi sur la gestion des déchets, appelant, par ailleurs, à " la réactivation du Fonds national de l'environnement", dans le but de contribuer au financement des projets d'investissement relatifs au recyclage des déchets.

Avant l'entame de la séance de débat, la commission de l'agriculture et de la pêche et de la protection de l'environnement de l'APN a affirmé dans son rapport préliminaire sur le projet de loi présenté par Mme Dahleb, que "conformément à la vision adoptée par les Hautes autorités dans le cadre de la diversification économique et du renforcement des investissements efficients, l'Algérie mise sur la relance d'importants investissements en matière d'économie circulaire génératrice de la richesse, en vue de concrétiser la protection de l'environnement, en application des engagements internes et externes de l'Algérie mais aussi pour réaliser des recettes financières supplémentaires".

Selon ladite Commission, cet enjeu était à l'origine de la révision de la loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, dans le but d'introduire le principe de l'économie circulaire et d'adapter et de gérer les infrastructures, en adéquation avec les nouvelles exigences socio-économiques et environnementales, relevant qu'il était désormais possible d'ériger ce domaine en secteur générateur de richesse.

La même Commission a également mis en avant la nécessité d'introduire de nouveaux concepts dans le modèle économique en Algérie pour être au diapason des objectifs du développement durable (ODD) relatif à l'environnement.

Estimant que le cycle de l'économie circulaire ne saurait être complet qu'à travers le tri correct des déchets avant leur recyclage et intégration dans de nouveaux produits, ladite Commission a souligné que le projet de loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets intervenaient en vue de consacrer le principe de l'économie circulaire.