Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a affirmé, lors de la séance d’ouverture des travaux du Conseil national de la Chabiba ittihadia, tenue samedi dernier au siège central du parti à Rabat sous le slogan « La Chabiba ittihadia, un nouveau contrat et un engagement continu en faveur de la jeunesse marocaine», que le Maroc fait face à trois défis essentiels.
 
Gestion responsable, sérieuse et sage de la Cause nationale

Selon le dirigeant ittihadi, le premier défi a trait à la Cause nationale. Dans ce cadre, Driss Lachguar a salué la teneur du Discours Royal à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 11ème législature dans lequel le Souverain a indiqué que le Royaume compte passer de la phase de gestion proprement dite à une dynamique de changement, tout en rappelant les progrès réalisés par le Maroc dans le dossier du Sahara marocain, notamment la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France, qui connaît parfaitement les dessous de ce dossier.

«Aujourd'hui, on est en face d’un changement fondamental qui signifie qu'il n'y a pas de discussion ni de solution sauf dans le cadre du plan d’autonomie (proposé par le Maroc depuis 2007) et de la souveraineté nationale », a rappelé Driss Lachguar. Et de s’adresser aux membres du Conseil national de la Chabiba ittihadia en disant : «Dorénavant, la Chabiba n'acceptera plus de siéger dans les organisations internationales aux côtés de la soi-disant jeunesse du polisario, ou de parler avec elle en dehors du cadre du plan d'autonomie ».
Driss Lachguar appelle à faire face au déséquilibre institutionnel et à lutter contre l’hégémonisme gouvernemental
Il a également appelé à «changer nos pratiques et nos méthodes de travail dans le cadre de notre traitement de la Cause nationale. Cela n’est pas uniquement la responsabilité de la Chabiba, mais plutôt la responsabilité de l’Etat, des partis et  de tout un chacun de porter notre Cause nationale à un autre niveau ».

D’autre part, le Premier secrétaire de l’USFP a mis l’accent sur la gestion responsable, sérieuse et sage de ce dossier qui a donné de nombreux résultats positifs, dont le dernier en date est la position française. « Quand nous parlons de la France, nous parlons d’un Etat membre permanent  du Conseil de sécurité qui nous a colonisés et connaît la vraie carte du Maroc et les frontières de l’Algérie, et que la prétendue rasd n’a jamais existé, ni sur les cartes de la France ni sur celles de l’Espagne », a-t-il assuré avant de souligner que ce dossier a été créé de toutes pièces pour faire chanter l'Etat marocain.

« Aujourd'hui, nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara  pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement », a affirmé le dirigeant ittihadi.

Il a également salué la décision de S.M le Roi Mohammed VI concernant la restructuration des institutions dédiées aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) afin de renforcer leurs liens avec le Royaume.  Dans son Discours en commémoration du 49ème anniversaire de la Marche Verte, le Souverain a assuré que « l’affaire de notre intégrité territoriale se trouve à une phase qui requiert la mobilisation permanente de tous » y compris les MRE.

« Ces mesures annoncées par le Souverain sont essentielles pour surmonter les déséquilibres au niveau de la relation entre les institutions gérant les affaires des MRE, a précisé le dirigeant socialiste avant de rappeler que l’USFP avait appelé à la nécessité d'entendre la voix des MRE.

« Ce gouvernement doit maintenant promulguer les lois régissant et encadrant les institutions que nous devons mettre en place pour qu'elles soient le médiateur entre les MRE et les institutions de l'Etat, et pour que nous puissions les intégrer dans le processus décisionnel leur permettant ainsi de contribuer aux affaires publiques dans les pays où ils résident, et créer un cadre pour être l’outil et le médiateur », a-t-il préconisé.
 
Faire face au déséquilibre institutionnel

Dans son allocution d'ouverture, Driss Lachguar a également évoqué le deuxième défi, qui consiste essentiellement à faire face au déséquilibre institutionnel et à lutter contre l’hégémonisme gouvernemental.
« Ce déséquilibre institutionnel constitue un danger pour l’Etat marocain lui-même et porte atteinte à la pluralité, à la démocratie et aux droits et libertés », a-t-il martelé.

Le Premier secrétaire de l’USFP a dénoncé une pratique reflétant parfaitement cet hégémonisme gouvernemental. « Dans plusieurs communes, les candidats de l’USFP ont été combattus en diligentant des poursuites judiciaires contre eux avant les élections, et ils ont été tout bonnement innocentés après les élections. Mais les dés étaient déjà  jetés », a expliqué le dirigeant socialiste qui appelle à une sorte de trêve judiciaire pendant les campagnes électorales afin de garantir l’égalité des chances entre tous les candidats.

Par ailleurs, Driss Lachguar a appelé le gouvernement à rendre publiques  les listes des bénéficiaires des subventions accordées à plusieurs secteurs tels que le commerce, l'industrie, l'agriculture et la pêche. Selon lui, cette demande reflète non seulement une volonté de renforcer la transparence, mais porte également en elle un appel sérieux à reconsidérer les mécanismes de distribution des ressources publiques et à garantir leur utilisation équitable, loin de toute instrumentalisation politique ou électorale.
Fadi Ouakili El Aassraoui
La Chabiba ittihadia a contribué à faire évoluer les positions des organisations internationales pour soutenir la souveraineté et la stabilité des Etats
A ce propos, il a relevé que certains se voient accorder des terres et des fonds sous prétexte de soutenir des secteurs vitaux, mais les critères sur la base desquels ces privilèges sont accordés restent inconnus. Cette ambiguïté ouvre la porte à des questions telles que si ces subvenions sont liées à l’intérêt public ou si elles sont instrumentalisées à des fins politiques ou électoralistes.

Driss Lachguar a également dénoncé l’exploitation par les composantes de la majorité des ressources publiques lors des campagnes électorales, vidant ainsi le processus démocratique de sa teneur. « Ces pratiques entachent le processus démocratique qui devrait garantir l’égalité des chances entre les candidats. Elles dressent des obstacles devant l'opposition et contribuent à l'exclure du véritable débat politique », a-t-il fait savoir.

Dans la même veine, le dirigeant ittihadi a accusé le gouvernement de tenter d'éloigner l'opposition des discussions fondamentales concernant les citoyens, en instituant des pratiques qui restreignent son rôle au Parlement, fustigeant l'absence des membres de l’Exécutif lors de réunions importantes au sein de l’institution parlementaire et le fait d'ignorer les demandes de l'opposition, ce qui reflète une volonté de la marginaliser et d'éviter d'engager le débat sur les dossiers sensibles qu'elle soulève.
 
Chiffres alarmants

Le troisième défi auquel fait face le Maroc est la situation sociale et économique. Driss Lachguar a évoqué tout d’abord le chantier de la généralisation de la protection sociale, tout en critiquant la gestion gouvernementale de ce grand chantier social.

«Nous avons soutenu le projet Royal relatif à la couverture sociale, car il est au cœur de notre projet social-démocrate. Mais nous craignons que la manière actuelle de gérer ce projet vital ne conduise à sa faillite », a-t-il mis en garde.

Il a également tiré la sonnette d’alarme sur le chômage des jeunes qui a atteint des chiffres alarmants, sachant que « le gouvernement a alloué des fonds importants pour financer plusieurs programmes en vue de soutenir l’emploi et l’insertion des jeunes tels que le programme Awrach. Pourtant, l’Exécutif n’a pas procédé à l’évaluation de ces programmes » qui n’ont apparemment pas eu un impact sur le marché d’emploi.  
Nous avons soutenu le projet Royal relatif à la couverture sociale, mais nous craignons que la manière de gérer ce projet ne conduise à sa faillite, dixit le Premier secrétaire de l’USFP 
Dans son allocution, Driss Lachguar a salué le choix du slogan de la réunion du Conseil national de la Chabiba ittihadia. «Ce slogan impose à la direction de la Chabiba ittihadia des engagements pratiques qu’elle doit honorer afin d’élargir ses structures organisationnelles aux niveaux local et régional», a souligné Driss Lachguar en s’adressant à la direction de la Chabiba ittihadia.
 
Le gouvernement manque d'une vision stratégique

Lors de cette séance d’ouverture à laquelle ont pris part des membres du Bureau politique (Abdelhamid Jmahri, Mehdi Mezouari, Abdellah Sibari), le secrétaire général de la Chabiba ittihadia, Fadi Ouakili El Aassraoui, a souligné l'engagement de la jeunesse usfpéiste à défendre les grands dossiers nationaux dont notamment la Cause nationale et à renforcer son rôle et sa présence aux niveaux national et international.  

 « Permettez-moi de commencer mon discours en réaffirmant nos positions fermes sur les grandes questions nationales, notamment celle du Sahara marocain, qui restera une priorité en tant que Cause d'unité nationale qui n’accepte aucun compromis », a affirmé Fadi Ouakili El Aassraoui. Et d’ajouter : «Nous, au sein de la Chabiba ittihadia, ainsi qu’à l’USFP, sommes fiers du rôle efficace que nous jouons aux niveaux national et international pour défendre la Cause nationale, tout en nous inspirant de la diplomatie marocaine sage, sous la direction de S.M le Roi Mohammed VI, qui a réalisé des acquis sans précédent ».

En ce sens, il a mis l’accent sur le rôle de la Chabiba ittihadia dans la lutte contre les séparatistes au sein des organisations internationales telles que l'Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY). En effet, la Chabiba a pu déjouer leurs manœuvres et obtenir une décision historique consacrant la reconnaissance de l’intégrité territoriale  du Royaume.

« Grâce à l’action de la Chabiba, la  prétendue jeunesse du polisario a été expulsée de la présidence de l’IUSY mettant fin à des décennies de présence au sein de cette instance », a-t-il mis en exergue.

« La Chabiba ittihadia abrite, organise et accueille des rencontres internationales au Maroc, renforçant ainsi sa position au sein des organisations socialistes et progressistes », a rappelé Fadi Ouakili El Aassraoui, avant de préciser que la Chabiba « a contribué à l’évolution des positions des organisations internationales en vue de soutenir la souveraineté et la stabilité des Etats ».

Le secrétaire général de la Chabiba ittihadia a abordé les défis économiques et sociaux auxquels est confrontée la jeunesse marocaine, notant que le chômage, qui dépasse 13,6%, constitue une crise structurelle reflétant l'absence d'une vision stratégique de la part du gouvernement.

Il a noté que les politiques actuelles ont marginalisé les jeunes et accentué les disparités sociales, incitant nombre d'entre eux à émigrer à la recherche  d’une vie décente. Il a appelé à l'adoption de politiques radicales mettant en valeur l’être humain, en investissant dans l'éducation et la santé, et en créant des opportunités d'emplois durables dans des secteurs productifs tels que l'industrie et les énergies renouvelables, en plus de renforcer la justice fiscale et de lutter contre la corruption.

Par ailleurs, Fadi Ouakili El Aassraoui a salué les efforts déployés par la jeunesse usfpéiste, tant au niveau interne que sur la scène internationale, exhortant tous les membres du Conseil national de la Chabiba à se mobiliser pour le succès des prochains congrès régionaux et à mettre en œuvre les recommandations du 9ème Congrès national. « La Chabiba ittihadia restera une force de lutte plaçant l'humain au centre de son programme», a ajouté Fadi Ouakili El Aassraoui.

Concernant la question palestinienne, la Chabiba ittihadia a réaffirmé sa position ferme à ce propos, tout en appelant à soutenir le droit du peuple palestinien à créer un Etat indépendant avec Al Qods-Est pour capitale.

Mourad Tabet