Grâce aux investissements dans le ferroviaire, le maritime et l’aérien programmés à l’horizon 2030
Transport et logistique
Les investissements par les grandes entreprises et agences publiques dans le domaine du transport auront un grand impact sur la stratégie logistique marocaine à l’horizon 2030 avec des projets structurants attendus. Tour d’horizon.
Les initiatives prises ont été au centre d’un événement important avec la participation d’acteurs officiels et institutionnels marocains dans le domaine de la logistique et des transports au Royaume. En effet, la Chambre de commerce britannique vient d’organiser un webinaire sous le thème «Transport et logistique : Quels résultats de la stratégie définie à l’horizon 2030?». L’évènement a connu la participation d’une centaine de membres de la Chambre, de représentants du secteur public et d’entreprises privées. Trois intervenants ont pris la parole durant ce webinaire : Adil Bahi, directeur stratégie et coordination au ministère du transport et logistique, Mohamed Jaja, directeur central à l’Agence nationale des ports (ANP), et Nada Refass, directrice des transports à la SNTL.
Adil Bahi a rappelé la vision du ministère du transport à l’horizon 2030 qui repose sur le développement de chaînes logistiques performantes au service de la compétitivité de l’économie nationale grâce à des infrastructures modernes qui répondent aux besoins de façon optimale, une connectivité efficace et résiliente avec les partenaires commerciaux du Maroc et des opérateurs compétitifs et mieux structurés tout en intégrant la notion de durabilité.
En effet, des stratégies et plans ambitieux ont été lancés pour moderniser l’infrastructure de transport et de logistique de notre pays dans le cadre de la politique des grands chantiers initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment le Plan rail 2040, le programme de modernisation des voies express, la stratégie portuaire à l’horizon 2030 ainsi que la stratégie de développement de la compétitivité logistique 2030. Pour rappel, environ 400 milliards de dirhams ont été investis au cours des vingt dernières années dans le cadre de ces stratégies, ce qui a permis à notre pays de disposer d’un réseau d’infrastructures de transport parmi les plus développés en Afrique.
Plusieurs projets sont programmés durant la période 2024-2030, notamment l’extension de la Ligne à grande vitesse jusqu’à Marrakech, soit 450 km, avec un investissement de 53 MMDH, le développement des dessertes ferroviaires métropolitaines de type RER au sein des métropoles de Casablanca, Rabat et Marrakech et l’acquisition de 168 trains. Au niveau du transport aérien et dans le cadre du nouveau contrat liant l’Etat à Royal Air Maroc, la compagnie ambitionne de passer de 50 à 200 avions d’ici 2037, avec un investissement de 39,211 milliards de dirhams ; étendre son réseau de destinations à 143, couvrant l’Europe, l’Afrique, les Amériques et l’Asie, ainsi qu’un réseau domestique renforcé et cibler un trafic de plus de 31 millions de passagers en 2037, générant un chiffre d’affaires de 94 milliards de dirhams.
«Supply chain»
De son côté, Mohamed Jaja, a confirmé la résilience des ports du Royaume. Ces derniers qui assurent 98% de échanges externes du Royaume et constituent de ce fait un secteur vital pour son économie, doivent, non seulement contribuer à l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale, mais, aussi, saisir l’opportunité offerte par le transport maritime international en se positionnant dans ce secteur, notamment au niveau de la Méditerranée et de l’Europe.
La vision portuaire pour 2030 de l’ANP reposait sur des ports performants, catalyseurs de la compétitivité de l’économie nationale, moteurs du développement régional du territoire et acteurs incontournables dans le positionnement du Maroc comme plateforme logistique du bassin méditerranéen.
Dans ce sens, plusieurs politiques nationales et sectorielles sont en cours de mise en œuvre, destinées à contribuer au développement économique et social du pays, notamment la création de nouveaux ports comme celui de Dakhla, un port phosphatier en cours de finalisation dans la région de Laâyoune ainsi que le nouveau port de Safi qui sera destiné dans ses premières phases de développement aux grands vracs industriels destinés à la fois à l’ONEE et à OCP.
Pour finir, Nada Refass, directrice des transports à la SNTL qui est à la fois agrégateur et intégrateur, mais aussi un maillon essentiel de la supply chain au Maroc a souligné que la longue expérience et l’étendue des activités de la société constituent un atout opérationnel pour les acteurs du secteur et le positionnement régional du Maroc. La stratégie de la SNTL a connu une actualisation de vision et d’objectifs incluant la digitalisation de ces processus pour accompagner et professionnaliser le secteur ainsi qu’une étude de décarbonation de ses activités. C’est dans cette veine d’ailleurs que la direction a pris le taureau par les cornes, sur la question énergétique, en procédant à l’installation de 1.000 kW de photovoltaïque sur la toiture de ses entrepôts de Mohammedia, et en renouvelant 1/3 de sa flotte par des véhicules aux normes Euro VI.
À cela s’ajoutent bien d’autres actions de modernisation et de digitalisation pour améliorer sa productivité et renforcer la qualité de service. Ce webinaire met en exergue la forte conviction que « la maîtrise des données logistiques et leurs composantes, la création de chaînes logistiques agiles, efficientes et performantes ainsi que l’adaptation aux standards internationaux en matière de compétitivité, de qualité et de performance sont la clé de réussite dans ce domaine».
Corridor énergétique
Energie
Le Maroc est le seul corridor énergétique et commercial reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin Atlantique, a affirmé, vendredi à Bakou, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali. «Le Royaume du Maroc joue un rôle fondamental dans la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales, car il représente le seul corridor énergétique et commercial reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin Atlantique», a souligné Mme Benali, lors d’un panel sur les «zones et corridors d’énergie verte», dans le cadre d’une réunion ministérielle sur les initiatives de la COP29 en matière d’énergie. Le Maroc est le seul pays africain interconnecté avec l’Europe, tant en matière d’électricité que de gaz, ainsi qu’au niveau logistique, a-t-elle précisé, mettant en avant le partenariat avancé liant le Royaume et l’Union européenne, dans le cadre du «Green Deal». «Selon Bloomberg, le Royaume du Maroc fait partie des cinq connecteurs mondiaux clés», a fait observer la ministre, ajoutant que «le monde a besoin que l’un de ces acteurs devienne un corridor durable». La responsable gouvernementale a, dans ce sens, expliqué que la vision du Maroc, en tant que corridor, s’articule autour du transit et de la certification des molécules et électrons verts, dans le respect des critères de réduction de l’empreinte carbone, des normes sociales, de la gouvernance et des droits de l’Homme.