Ce projet de loi a reçu l’approbation de 171 députés, tandis que 56 députés se sont opposés et un député s’est abstenu de voter.

équilibre : Après une première étape réussie à la Chambre des représentants, le gouvernement s’apprête à défendre son projet de loi de Finances devant la Chambre des conseillers. Une étape importante puisque la deuxième Chambre connaît la présence des groupes des syndicats et du patronat. Les détails.

Les conseillers parlementaires démarrent l’examen du projet de loi de Finances. La deuxième Chambre prend le relais après l’adoption du PLF par la première Chambre parlementaire. En effet, la Chambre des représentants a adopté lors d’une séance plénière, à la majorité, le projet de loi de Finances (PLF) n° 60.24 pour l’année budgétaire 2025. Ce projet de loi a reçu l’approbation de 171 députés, tandis que 56 députés se sont opposés et un député s’est abstenu de voter, dans la même configuration que celle adoptée précédemment par la Chambre pour la deuxième partie du PLF. Intervenant lors de cette séance plénière, présidée par Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants, le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé que la dimension politique du PLF 2025 se manifeste par l’équilibre entre les variables de la réalité et les réponses possibles, en s’appuyant sur des références annoncées. Cette approche, a-t-il poursuivi, est encadrée par des dimensions constitutionnelles, au cœur desquelles figure le rôle stratégique des Hautes Orientations Royales, suivi des rôles du modèle de développement et du programme gouvernemental. M. Lekjaa a noté que ce projet de loi de Finances repose d’abord sur les Hautes Orientations Royales contenues dans les discours de Sa Majesté le Roi, en particulier celles qui concernent la poursuite du parcours de développement, la réalisation de la justice sociale, la promotion de l’investissement productif et la durabilité des ressources naturelles, notamment de l’eau. Le ministre a indiqué que la deuxième référence de ce PLF, à savoir le Nouveau modèle de développement, se base sur la diversification de l’économie pour créer des opportunités d’emplois, tandis que le programme gouvernemental, en tant que troisième référence, repose sur la mise en œuvre des composantes de l’État social, ainsi que sur l’amélioration des capacités et de la compétitivité de l’économie nationale, en accordant une attention particulière aux entreprises, aux dynamiques sectorielles et à la gouvernance sous ses aspects territoriaux et administratifs. De leur côté, plusieurs responsables gouvernementaux, présents à cette séance pour représenter les différents départements ministériels, ont salué le débat «sérieux» et «riche» qui a marqué les échanges au sein de l’institution législative sur le PLF, le qualifiant de «moment politique et constitutionnel important». Ils ont également salué la qualité des interventions des députés, qui ont constitué une force de propositions enrichissant le travail gouvernemental. L’identité du gouvernement est «avant tout sociale», ont souligné ces responsables gouvernementaux, ajoutant que l’Exécutif «n’a pas opté pour des solutions faciles, mais a choisi de se tenir aux côtés des citoyens, de soutenir leur pouvoir d’achat, d’augmenter leurs salaires et de poursuivre la politique de soutien aux produits de première nécessité et de la couverture sanitaire qui est un projet royal structurant mis en œuvre avec compétence et excellence par le gouvernement».

Dialogue social
Ils ont fait remarquer que le gouvernement a placé le dialogue social au cœur de ses préoccupations, en œuvrant à son institutionnalisation, avec une allocation importante de 45 milliards de dirhams (MMDH) d’ici 2026, en plus de l’augmentation du budget des secteurs sociaux tels que la santé et l’éducation, ce qui reflète la cohérence du gouvernement avec son engagement en tant que «gouvernement social». Les responsables gouvernementaux ont aussi mis en avant les efforts déployés dans divers secteurs (industrie, emploi, commerce extérieur, domaine social et urbanisme) pour concrétiser les engagements du programme gouvernemental et poursuivre les réformes et l’exécution des grands chantiers. Ils ont présenté, à cet effet, des indicateurs budgétaires et économiques «révélateurs de la forte volonté du gouvernement», dont l’augmentation des investissements publics à 340 MMDH, ainsi que l’intégration de l’emploi comme priorité stratégique dans le PLF, avec un financement de 14 MMDH pour la mise en œuvre de la feuille de route visant à promouvoir l’emploi et à renforcer les opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes et pour toutes les catégories sociales. Avec l’arrivée du PLF chez les conseillers, c’est une nouvelle épreuve qui commence pour l’Exécutif. La deuxième Chambre compte, en effet, des groupes parlementaires des centrales syndicales ainsi que le patronat marocain à travers la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Le gouvernement compte miser notamment sur les mesures fiscales proposées, en l’occurrence la réforme de l’IR. Dans ce sens, le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, avait déclaré jeudi dernier que le PLF prévoit la réforme de l’impôt sur le revenu (IR) et le soutien au pouvoir d’achat des citoyens à travers l’allocation de 40 MMDH, dont 16,6 MMDH pour la Caisse de compensation. Le responsable gouvernemental a, en outre, mis en avant l’importance que l’Exécutif accorde au dialogue social dont le coût s’élève actuellement à 45 MMDH, un montant «inédit». Par ailleurs, a-t-il précisé, le gouvernement a alloué un budget de 340 MMDH pour l’investissement, 8,9 MMDH pour le secteur du logement et 14 MMDH pour la promotion du secteur de l’emploi. Pour sa part, la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah, a expliqué en réponse aux observations des députés lors d’une séance plénière consacrée à l’examen et au vote de la première partie du PLF que le gouvernement a mis en place des mesures concrètes et proactives pour atténuer les répercussions des crises sur les citoyens, ce qui a permis de réduire l’inflation à 1,1%. Nadia Fettah est également revenue sur le dialogue social, ainsi que sur la réduction de l’impôt sur le revenu (IR) qui coûtera plus de 5 milliards de dirhams (MMDH) supplémentaires et bénéficiera à plus de 80% des salariés du secteur privé.