Le Festival international du film de Marrakech a renduN samedi 30 novembre 2024, un hommage solennel à la grande figure emblématique du cinéma mondial, Sean Penn, lors d’une cérémonie au prestigieux Palais des congrès.

La 21ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui s’est ouverte vendredi 29 novembre, continue de fêter le cinéma mondial. Lors de la deuxième journée marquée par un dîner Royal présidé par SAR le Prince Moulay Rachid, une grande soirée d’hommage à la fois émouvante et solennelle a été consacrée à la grande figure du cinéma américain, Sean Penn, au prestigieux Palais des congrès. La star du cinéma américain au caractère bouillant s’est montrée très émue par son hommage. Elle a livré une déclaration très saluée par la grande foule : «Pour ceux qui me connaissent, je ne rate aucune occasion pour exprimer mes opinions surtout devant tous ces talents présents aujourd’hui. Il y a quelque chose que nous devrions faire, c’est de pouvoir exprimer nos opinions. Nous devrions exprimer ce qui est dans notre cœur et nous ne devons pas l’oublier».

Un acteur pas comme les autres
Lors de cette cérémonie, c’est l’actrice et réalisatrice italienne Valeria Golino qui a remis le trophée à cette grande figure du cinéma mondial. Elle a donné un témoignage poignant à son égard. Elle a attesté que Sean Penn est un «acteur pas comme les autres connu par son caractère rebelle. Loin de la figure classique de la «belle gueule» même s’il est, à mon humble avis, très séduisant, il a choisi volontairement des rôles ancrés dans une réalité politique ou sociale difficile. Ses personnages sont souvent bruts, désespérés parfois violents mais toujours profondément humains». Et de poursuivre : «Dans chaque rôle, Sean Penn incarne la révolte, l’incertitude, l’insoumission. Et des réalisateurs majeurs ne s’y sont pas trompés. Je peux citer Brian de Palma, Terrence Malick, Clint Eastwood ; Gus Van Sant et d’autres. Sean c’est aussi un regard sur le monde.

Un grand cinéaste qui à travers ses films interroge l’humanité dans sa réalité la plus brute. Il a comme préoccupation première de porter à l’écran les combats de ceux qui sont réduits au silence». Elle le considère en effet comme «extraordinaire directeur d’acteur au service d’un cinéma vérité brûlant». Valeria Golino n’a pas manqué de se rappeler ses films. «Ses œuvres sont des fresques questionnant l’intime, révélant les fêlures de ses anti héros. En 1991, il sidère le monde du cinéma quand il fait ses débuts de réalisateur avec «The Indian Runner», un film extraordinaire où j’ai la chance de jouer et qui a été pour moi l’un des moments les plus heureux et les plus intenses de ma vie aussi bien en tant qu’actrice que personne».

L’actrice italienne a évoqué de plus des choses qui le marquent, notamment sur le métier d’acteurs, des concepts sur l’art et la vie qui ont changé sa perspective pour toujours. «Aujourd’hui, je me sers de ses opinions lorsque je dirige moi-même des acteurs ou lors de simples conversations comme si elles étaient miennes. C’est le grand privilège que l’on a lorsqu’on travaille avec des personnes extraordinaires. Elles vous inspirent». Elle a mentionné d’ailleurs son film «Into The World». «C’est un chef-d’œuvre, un film culte, un des rares films capables de changer une vie. Ils vous font l’effet d’une révélation. Et pour finir, l’actrice a cité une citation de Jean-Paul Sartre : ««Dans Les Mains sales», l’homme est ce qu’il fait. Ce qu’il fait de ses mains et de son esprit». Et dans le monde actuel il est impossible de ne pas se poser la question de l’engagement».

Pour elle, Sean Pean est un peu tout cela. «Un homme sans cesse préoccupé d’être au service des autres. Sean est un homme qui a choisi d’agir, de s’impliquer personnellement sur le terrain comme il fait par exemple de manière désintéressée à Haïti et durant la pandémie. L’engagement de Sean Penn est palpable dans chaque film ; dans chaque prise de position publique. Il incarne cette idée que l’art n’est jamais vraiment neutre. Pour toutes ces raisons qui me tiennent à cœur, j’ai l’immense chance de lui remettre ce prix», dit-elle.