Les partenariats et l’innovation sont les deux mots clés de cette édition en plus de la question de l’échelle.

Nouveautés : Parmi les nouveautés de la 5ème édition de l’AIF, on notera l’élargissement de la base des investisseurs aux assureurs et aux agences de crédit impôts/export en plus de l’expansion du périmètre géographique des participants avec par exemple la participation

d’acteurs venant d’Asie du Sud-Est. La précédente édition avait permis de susciter près de 35 milliards de dollars d’intérêt d’investissement dont 7,5 milliards de dollars portés par des entreprises marocaines.
Les perspectives de croissance économique en Afrique comptent parmi les plus prometteuses dans le monde. Pour accompagner cet élan et booster les initiatives sur le continent, la Banque africaine de développement (BAD) et Africa 50 organisent du 4 au 6 décembre à Rabat la 5ème édition de l’Africa Investment Forum (AIF) sous le thème «Tirer parti de partenariats innovants pour passer à l’échelle supérieure». «On a besoin de passer à la vitesse supérieure et pour cela il faut mobiliser des partenariats innovants de toutes sortes parce que les défis s’accumulent, changent et évoluent. Et donc les partenariats et l’innovation sont les deux mots clés de cette édition en plus de la question de l’échelle», explique Yacine Fal, représentante spéciale du président de la BAD auprès de l’AIF, lors d’une rencontre qui s’est tenue le 12 novembre 2024 à Casablanca pour la présentation des grandes thématiques de l’édition 2024 de l’AIF ainsi que le portefeuille de projets qui sera proposé aux investisseurs durant les journées transactionnelles qui se tiendront du 4 au 6 décembre à Rabat. Il faut dire que l’Africa Investment Forum est une plateforme multipartite et pluridisciplinaire, qui fait progresser les projets jusqu’au stade de la bancabilité, lève des capitaux et accélère les transactions jusqu’à la clôture financière.

Market Days

La pièce maîtresse de cet événement est les «Market Days» qui se dérouleront du 4 au 6 décembre. Lancées en 2018, ces journées rassemblent chaque année des promoteurs de projets, des responsables gouvernementaux et des investisseurs clés afin de faciliter la conclusion d’accords pour des projets prometteurs. «Ensemble nous partageons cette grande ambition d’orienter une plus grande partie des flux de capitaux, (…) d’abord nos propres capitaux mais aussi les capitaux mondiaux, comme ceux dont le continent dispose, vers l’Afrique.
C’est essentiel pour parvenir à une croissance économique et un développement durable et profitable pour toutes nos populations», affirme la représentante spéciale du président de la BAD auprès de l’AIF. Dans cette perspective, la BAD a lancé AIF en 2018 aux côtés de 8 autres partenaires fondateurs. Il s’agit, comme l’a expliqué Mme Fal, de fournir «une plateforme de négociation de classe mondiale capable de réaliser le potentiel des investissements qui nous manque en Afrique».
Et de préciser : «Au fil de ces 5 années d’existence, la plateforme a animé une place de marché autour de 245 projets d’une valeur totale de 243 milliards de dollars venant de différents secteurs et de toutes les régions du monde». Elle a également mis l’accent sur l’importance d’augmenter les expressions d’intérêt réel d’investissement en Afrique notant qu’il s’agit d’un indicateur de performance «presque aussi important que de conclure des transactions et arriver à la clôture financière». «L’AIF est une réponse pertinente et forte, notamment à l’Appel du G20 en ce qui concerne les réformes des banques multilatérales de développement et en particulier le programme qui vise de tripler les niveaux annuels de prêts durables à long terme et à élargir et moderniser les modèles de financement pour que plus d’investisseurs puissent intervenir de plusieurs manières qui soient», souligne-t-elle.
Concernant les journées transactionnelles, la responsable a annoncé que cette édition «verra une forte présence d’investisseurs globaux et africains et pour la première fois au-delà des investisseurs institutionnels et des investisseurs stratégiques habituels, un accent particulier sera mis sur certains acteurs sur lesquels on ne se focalise pas souvent, à savoir les agences de crédits et d’exportations et les compagnies d’assurances».

Maroc, une terre d’investissement

La précédente édition de l’AIF organisée à Marrakech avait permis de susciter près de 35 milliards de dollars d’intérêt d’investissement dont 7,6 milliards de dollars pour des projets portés par des entreprises marocaines. C’est ce qu’a rappelé Abdelkrim Achir, directeur adjoint au Trésor au ministère de l’économie et des finances. S’exprimant lors de cette rencontre, M. Achir a relevé que «l’édition de l’AIF 2024 sera organisée dans un contexte national marqué par l’intensification des efforts du gouvernement marocain, sous l’impulsion des Hautes orientations royales, visant la consolidation des efforts d’investissement public et la promotion de l’investissement privé.
Ces efforts portent notamment sur l’accélération de la feuille de route 2023-2026 pour l’amélioration du climat des affaires, l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement ainsi que le déploiement de la nouvelle génération de stratégies sectorielles». Et d’ajouter : «Dans le même sillage, la consolidation de la réforme des CRI permettra de relever le défi de l’équité territoriale en matière d’attractivité des investissements et ce en dotant les CRI d’une plus grande autonomie et en rapprochant la prise de décision des réalités locales et régionales. S’appuyant sur cette dynamique, une importance égale a été accordée à la préservation de l’équilibre des finances publiques en adoptant un ensemble de réformes novatrices qui permettront de dégager des marges budgétaires supplémentaires nécessaires à la poursuite des différents chantiers de développement engagés par le gouvernement. Dans ce contexte l’organisation de l’AIF au Maroc pour la 2ème année consécutive constitue une reconnaissance de l’importance des efforts consentis par les pouvoirs publics en matière de promotion de l’investissement mais également une consécration du positionnement du Royaume comme hub régional d’investissement et de croissance».