Les économies émergentes font face à une nouvelle donne particulièrement défavorable avec l’appréciation rapide du dollar et des sorties de capitaux massives dans plusieurs pays.
Légère amélioration : Coface prévoit une légère amélioration de la croissance mondiale pour 2025 à 2,7 %. Cette révision à la hausse s’explique principalement par la résilience inattendue de l’économie américaine, qui compense la faiblesse persistante de la zone euro.
Coface vient de dévoiler son analyse intitulée « Baromètre risques pays et sectoriels 2025 ou un saut vers l’inconnu». Elle prévoit une légère amélioration de la croissance mondiale pour 2025 à 2,7%. Cette révision à la hausse s’explique principalement par la résilience inattendue de l’économie américaine, qui compense la faiblesse persistante de la zone euro. «L’année 2025 devrait confirmer la divergence entre l’économie américaine et la zone euro. La croissance américaine devrait rester solide, grâce à la résilience des dépenses des ménages américains, permise par la résistance du marché du travail et les effets de richesse liés à la hausse des prix de l’immobilier et du marché actions. La dérégulation et les baisses d’impôts promises par D. Trump devraient soutenir l’investissement», affirme d’emblée cette analyse notant qu’à l’inverse, la croissance devrait rester limitée en Europe, pénalisée par les difficultés de l’industrie et de la construction.
«Malgré la baisse de l’inflation, la consommation y resterait limitée par le manque de confiance des ménages sur fond d’incertitude politique dans plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne. La croissance devrait rester faible dans ces deux pays, ainsi qu’en Italie, et ralentir sensiblement en Espagne», explique la même source. Ce baromètre révèle aussi que la filière automobile européenne aura marqué un sévère ralentissement en 2024. «Les ventes ont stagné, tandis que les indicateurs d’activité laissent transparaître un essoufflement de la production dans la plupart des pays de la région», relève la même source ajoutant que les nouvelles immatriculations ont ainsi affiché une croissance faible de + 0,8% en 2024, enregistrant même une baisse de 3% en glissement annuel au second semestre. Et 2025 ne présage rien de bon avec une industrie automobile européenne, selon la même source, qui risque d’être prise en étau entre la concurrence chinoise accrue et l’incertitude du marché américain avec les menaces de barrières douanières.
Par ailleurs, les économies émergentes font face à une nouvelle donne particulièrement défavorable avec l’appréciation rapide du dollar et des sorties de capitaux massives dans plusieurs pays. «L’élection de Donald Trump a redessiné les perspectives monétaires et financières mondiales, exacerbant les vulnérabilités des économies les plus fragiles. Ces pays, en particulier les plus endettés en dollars, risquent de subir une dégradation rapide de leurs conditions économiques en raison de la hausse des taux d’intérêt et/ou de la dépréciation de leur monnaie », souligne la même analyse notant que la très forte dépréciation du real brésilien en fin d’année 2024 – de 10 % entre fin novembre et le 25 décembre, alors même que la Banque centrale du pays remontait ses taux d’intérêt – constitue un exemple des turbulences pouvant affecter un pays présentant de forts déséquilibres externes et/ou budgétaires.