En décembre dernier, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait présidé à Rabat, une réunion sur les mesures à mettre en œuvre pour la promotion du dossier de l’emploi, à laquelle ont pris part l’ensemble des départements ministériels concernés.
Le gouvernement s’apprête à dévoiler une nouvelle stratégie pour doper l’emploi. En effet, les travaux du Conseil de gouvernement, tenu jeudi à Rabat sous la présidence du Chef du gouvernement, ont été marqués par la présentation du plan futur de l’Exécutif pour l’emploi en perspective de son adoption au cours des prochaines semaines. Dans les détails, le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, a effectué une présentation au cours de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Ce dernier annonce la mobilisation d’un budget exceptionnel d’un montant de 14 milliards de dirhams rien que pour l’année 2025. Selon les responsables, cette mobilisation est décrétée pour faire face aux défis émergents sur le marché du travail liés aux changements climatiques qui sont devenus une donnée structurelle, sans oublier les répercussions des transformations économiques et sociales issues de la crise sanitaire Covid-19 et les tensions géostratégiques à travers le monde.
Dans le cadre d’une approche participative, le gouvernement a mené de vastes consultations en associant les secteurs productifs et sociaux ainsi que les représentants du patronat à travers la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), dans le but de partager un diagnostic et une identification précise des initiatives et programmes à mener. Ce travail, qui a duré environ 6 mois, a abouti à la définition de programmes précis répartis sur les axes suivants : -Soutenir l’investissement en élaborant une nouvelle offre gouvernementale visant à encourager les petites et moyennes entreprises pour créer des opportunités d’emploi dans la continuité de la Charte de l’investissement, tout en continuant à soutenir les grands projets d’investissement. -Restructurer les programmes en cours pour l’emploi et les élargir à la catégorie des non-diplômés, à travers une nouvelle offre gouvernementale qui concerne toutes les catégories de demandeurs d’emploi à travers l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec).
Cette offre sera enrichie d’un nouveau programme de formation par apprentissage professionnelle dans des secteurs variés. -Présentation d’une nouvelle offre gouvernementale ciblant les habitants du monde rural, notamment les petits agriculteurs et éleveurs, grâce à des projets locaux générateurs de revenus pour la création de postes d’emplois. Le projet de plan gouvernemental pour l’emploi comprend également des mesures importantes visant à réduire les taux de chômage, le décrochage scolaire, la restructuration des parcours de formation et la mise en place d’une gouvernance nouvelle génération, basée sur la collecte et de l’analyse des données sur le marché du travail ainsi que la mobilisation de divers secteurs gouvernementaux dans le cadre d’obligations contractuelles, sous la supervision du Comité interministériel présidé par le Chef du gouvernement.
Mesures pratiques
La mobilisation gouvernementale en faveur de l’emploi continue. En décembre dernier, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait présidé à Rabat une réunion sur les mesures à mettre en œuvre pour la promotion du dossier de l’emploi, à laquelle ont pris part l’ensemble des départements ministériels concernés, le Haut-Commissariat au Plan, la CNSS et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail. Cette réunion a permis de faire le point sur les mesures pratiques contenues dans la feuille de route relative au secteur de l’emploi, que le gouvernement compte annoncer dans les meilleurs délais pour renforcer la dynamique du secteur, en droite ligne des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, visant la réalisation du développement économique et social escompté dans le Royaume, indique un communiqué du département du Chef du gouvernement.
A cette occasion, M. Akhannouch avait affirmé que le gouvernement suit de près les mutations de la dynamique du secteur de l’emploi et veillera à opérationnaliser une panoplie de mesures ayant de l’impact sur le terrain à court et moyen termes, en vue de renforcer la cadence de mise en œuvre des programmes générateurs d’opportunités d’emploi. Il a également appelé les différents intervenants à faire preuve de mobilisation et de coordination afin d’assurer la meilleure convergence et d’améliorer l’efficience des interventions gouvernementales. Lors de cette réunion, les différents intervenants ont souligné que le dossier de l’emploi, qui revêt une importance cruciale pour le gouvernement, a été doté au titre de la loi de Finances 2025 d’une enveloppe d’environ 14 milliards de dirhams en vue de sa promotion, relevant que la feuille de route du secteur contribuera à promouvoir des opportunités d’emploi digne pour toutes les catégories sociales dans les milieux urbain et rural, et ce en dépit des contraintes conjoncturelles. Ils ont, en outre, souligné que la feuille de route du secteur de l’emploi prendra en considération la gestion de la problématique de l’eau et le traitement des défis qui confrontent le milieu rural, en plus de mesures pratiques au profit des petites et moyennes entreprises qui constituent un levier pour la création d’emploi, tout en mettant l’accent sur la formation pour accélérer l’intégration au marché de l’emploi. Cette réunion avait connu la participation de la ministre de l’économie et des finances, le ministre de l’équipement et de l’eau, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le ministre de l’intégration économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, le ministre de l’industrie et du commerce, la ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, le ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques. Y étaient aussi présents, le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, le secrétaire d’Etat chargé de l’habitat, le secrétaire d’Etat chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, ainsi que le haut-commissaire au Plan et le directeur général de la CNSS.
Programmes ciblés
Le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, avait affirmé en marge de la réunion tenue en décembre dernier que le gouvernement passe à la vitesse supérieure en ce qui concerne le dossier de l’emploi. Dans une déclaration à la presse, M. Sekkouri avait précisé que «des programmes ciblés seront mis en place, notamment la formation par apprentissage, un programme spécifique en collaboration avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) pour soutenir les personnes sans diplômes, ainsi que des programmes de formation substantiels destinés au monde rural, réalisés dans le cadre de petites et moyennes entreprises, avec un budget considérable». Le ministre a également mis en avant l’importance de simplifier les démarches pour faciliter l’accès aux opportunités, tant pour les chercheurs d’emploi que pour les entreprises, en particulier les petites, moyennes et très petites entreprises, faisant remarquer que cette réunion a été une occasion propice pour examiner ces questions en profondeur. Il a, en outre, souligné que cette opération doit s’étendre à l’ensemble du territoire national, notant que les orientations du Chef du gouvernement insistent sur l’importance d’intégrer toutes les catégories de citoyens, aussi bien en milieu rural qu’urbain. Et de poursuivre qu’à travers ces programmes ciblés, le budget qui leur est alloué et la mobilisation de l’administration, «nous contribuerons à résoudre la problématique du chômage».