Plus de 55 millions de passagers ont voyagé par train pour leurs déplacements en 2024, marquant une progression de 4% par rapport à 2023.
Digitalisation : L’ONCF poursuit son développement à l’horizon 2030 en lançant plusieurs projets stratégiques. Le dernier en date concerne la réalisation de la feuille de route de la digitalisation de la production et l’exploitation ferroviaire. L’entreprise entend se faire accompagner dans la mise en place de ce projet.
L’Office national des chemins de fer (ONCF) a mis en place un projet ambitieux pour moderniser et développer son réseau ferroviaire. Ce chantier inclut l’extension de la ligne à grande vitesse, l’accroissement de la flotte de matériel roulant et l’augmentation de la capacité de trafic. Afin d’accompagner cette mutation, l’Office veut se faire accompagner pour la réalisation de la feuille de route de la digitalisation de la production et l’exploitation ferroviaire. Ainsi, la Direction des systèmes d’information et de la digitalisation (DSID) entend déployer un schéma directeur de digitalisation de la production et de l’exploitation ferroviaire à l’horizon 2030. L’objectif principal est de garantir l’alignement avec la vision stratégique de l’ONCF pour 2030, tout en offrant une vue d’ensemble claire sur le portefeuille de projets. Cela permettra d’identifier les parties prenantes et de définir précisément les objectifs à court, moyen et long termes. Un suivi rigoureux des progrès sera également mis en place pour ajuster la feuille de route en fonction des résultats obtenus. Des mécanismes de pilotage efficaces et précis seront instaurés pour assurer l’intégration optimale des nouveaux systèmes ferroviaires tout en garantissant leur interopérabilité avec les systèmes existants. Ainsi, la digitalisation de la production et de l’exploitation ferroviaire nécessite une approche structurée, garantissant une transformation progressive, sécurisée et efficace.
Un plan d’action détaillé, divisé en plusieurs étapes, permettra de faciliter cette transition tout en minimisant les risques et en maximisant les bénéfices, selon l’ONCF. Il s’agit de comprendre les besoins actuels, d’identifier les opportunités d’amélioration et de cibler les processus où la digitalisation pourrait apporter des gains substantiels. Ce projet comprend la définition d’une feuille de route claire, parfaitement alignée avec les objectifs stratégiques et les exigences opérationnelles de l’ONCF. Il s’agira également de mettre en place une infrastructure numérique capable de gérer des volumes massifs de données, tout en garantissant la compatibilité avec les technologies ferroviaires existantes, la sécurité et l’interopérabilité entre systèmes anciens et nouveaux. L’automatisation des processus critiques sera au cœur de cette transformation, visant à améliorer l’efficacité opérationnelle et à respecter les normes de sécurité ferroviaires. Avant le déploiement à grande échelle, un processus rigoureux de validation et de tests sera mis en place. Dans ce schéma, une attention particulière sera portée à l’optimisation des référentiels métiers. Il s’agit aussi d’opter pour des solutions permettant de mutualiser les référentiels métiers pour être exploitables par les différentes activités et pour pouvoir assurer une meilleure exploitation des données issues des opérations ferroviaires. A cela s’ajoute le renforcement de la cybersécurité. L’objectif étant de prévoir les risques relatifs à la sécurité des SI et d’assurer la protection des données et des différents actifs. Ce projet implique aussi de s’assurer que les processus digitalisés continuent de s’améliorer et que l’entreprise reste à la pointe de l’innovation.
L’ONCF a récemment dévoilé ses résultats affichant une solide performance à fin décembre 2024. En effet, le chiffre d’affaires global a dépassé les 4,8 milliards de dirhams à fin décembre 2024, en croissance de 11% par rapport à l’exercice 2023. Cette évolution est due à la croissance soutenue des activités voyageurs et fret et aux bonnes performances enregistrées par l’activité phosphates.
L’Office a également révélé que plus de 55 millions de passagers ont voyagé par train pour leurs déplacements en 2024, marquant une progression de 4% par rapport à 2023. «Cette dynamique a permis de générer des recettes avoisinant les 2.763 millions de dirhams, soit une hausse de 8% par rapport à 2023, illustrant ainsi la forte attractivité de l’offre commerciale de l’Office», indique l’ONCF. Al boraq continue d’attirer de plus en plus de personnes avec plus de 5,4 millions de voyageurs au titre de l’année 2024 (+5% vs fin 2023) et un chiffre d’affaires de 779 millions de dirhams (+11% vs fin 2023). «Ces performances attestent de la robustesse du modèle économique d’Al boraq et de la pertinence du choix de la poursuite d’extension des lignes à grande vitesse», relève l’ONCF. Parallèlement, l’Office affiche une évolution notable de l’activité fret et phosphates, avec un chiffre d’affaires de 1, 840 milliard de dirhams à fin 2024 (+20% vs fin 2023), sous l’effet de l’augmentation des recettes de transport des phosphates (+27% vs fin 2023). Pour ce qui est des investissements, ils sont de l’ordre de 2,279 milliards de dirhams à fin 2024, portant essentiellement sur le maintien de la performance, le rehaussement de la qualité de services et la modernisation du réseau ferré. Concernant l’endettement, l’ONCF dévoile un endettement net de 42 milliards de dirhams à fin 2024, en baisse de 4% par rapport à 2023. Pour rappel, l’ONCF avait annoncé dans la dernière semaine de février l’attribution des marchés relatifs à son programme d’acquisition de nouveaux trains, pour une enveloppe globale de 29 milliards de dirhams.
Ce programme d’acquisition de 168 trains nouvelle génération vise, comme l’explique l’Office, d’une part à renouveler la flotte existante de l’ONCF et, d’autre part, à accompagner la croissance du trafic ainsi que les projets de développement initiés à l’horizon 2030, notamment l’extension de la ligne à grande vitesse de Kénitra à Marrakech, et le développement de nouveaux services ferroviaires de proximité type «RER» dans les principales régions du Royaume. L’attribution des marchés d’acquisition de trains intervient à l’issue d’un processus concurrentiel mené il y a plus d’une année. Ainsi, trois marchés ont été attribués aux entreprises ayant formulé les offres les mieux-disantes et économiquement les plus avantageuses, selon l’Office.
Le marché relatif à l’acquisition de 18 trains grande vitesse a été attribué au groupement constitué de la société française Alstom Transport SA et d’Alstom Railways Maroc. Pour ce qui est du marché relatif à l’acquisition de 40 trains intervilles, il a été accordé à la société espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF). Quant au marché relatif à l’acquisition de 110 trains RER (trains navette rapides et métropolitains), il a été attribué à la société sud-coréenne Hyundai Rotem. Ces marchés sont assortis d’engagements de compensation industrielle avec le développement d’activités industrielles au Maroc en accompagnement de l’écosystème industriel ferroviaire national.